Vidéo. Menaces sur le groupe mythique Mesnawa. Le cri de détresse de l’artiste Mohammed Atir

Ce lundi matin, le goût du café est particulièrement amer. Un message de détresse a été adressé à lecollimateur par l’humoriste et homme des médias Mohammed Atir, alertant sur les difficultés auxquelles fait face le groupe mythique Mesnawa, né il y a 37 à Hay Mohammad, ex-Carrières centrales, offrant au répertoire musical national des chefs-d’oeuvre qui sont toujours fredonnés par des milliers de fans, ici comme à l’étranger.

 

 

 

 

Grand oublié du soutien de l’État en ces temps de pandémie, Mesnawa, à l’instar des quelques rares groupes authentiques ayant marqué de leurs profondes empreintes la scène lyrique nationale, est en train de se battre avec ses propres moyens, -et quels moyens!-, pour accéder aux demandes pressantes de ses fans et produire… ne serait-ce qu’un nouvel album!

En effet, il est rare de s’adresser au ministère de la Culture sans trouver portes closes, tellement les artistes sont découragés, quand ce n’est pas par un NIET pur et dur, du moins par les intenables tracasseries bureaucratiques.

La pandémie peut-elle être un prétexte pour justifier la mort à petit feu d’artistes qui ne demandent qu’à travailler, voire continuer d’exister pour leurs fans qui se comptent par  milliers? 

« Malgré les efforts d’Abdelouahed et Hassan Madouni, Abdelfattah Derrazi, les derniers Mohicans de Mesnawa, la voix du groupe risque de s’éteindre en l’absence d’un soutien substantiel », avertit l’artiste et néanmoins ami Mohamed Atir, ami de longue date de ce groupe dont les chansons sont toujours appréciées des Marocains, jeunes et moins jeunes, femmes et hommes, vieux et adultes…

Qui ne connaît pas ou n’a pas écouté « Hammadi », « Moussem sayda », « Hayna », entre autres tubes, sans, vibrer, à leurs rythmes, ceux des fins fonds de la Chaouia, ou s’être ému à l’intonation des voix terriennes des membres du groupe, ou s’être identifié à « Kassat lytim » (histoire de l’orphelin), entre autres histoires puisées du vécu marocain?

« Malheureusement, ce mode de chant s’épuise. Les principaux piliers de ce genre nous ont quittés, à l’instar de feu Mohamed Batma, fondateur du groupe Mesnawa auquel il a donné quelques-uns de ses plus textes lyriques », se désole l’artiste Mohamed Khyari.

Ceux qui se battent encore pour entretenir la flamme de Mesnawa sont en difficulté. En l’absence de moyens, ils risquent à tout moment de se disloquer.

Une intervention du ministère de la Culture s’avère nécessaire pour sauver, qu’à Dieu ne plaise!, Mesnawa et quelques autres groupes de musique authentiques d’une mort certaine.