Le nombre de victimes des explosions qui ont secoué mardi le port de Beyrouth est passé à 154 morts et près de 5.000 blessés, en plus de dizaines de personnes portées disparues, a annoncé vendredi le ministre libanais de la Santé, Hamad Hassan. Cette explosion massive a également fait entre 80.000 et 100.000 enfants sans abri, selon les premières estimations du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), qui déplore une centaine d’écoles endommagées et qui doivent être réhabilitées d’urgence avant le début de la nouvelle année scolaire.
Selon des informations, environ 300.000 personnes, soit plus de 12% de la population de la capitale libanaise, ne peuvent pas rentrer chez elles en raison de l’ampleur de la déflagration qui a laissé de nombreux bâtiments inhabitables, alors que les hôpitaux, eux aussi touchés et déjà mis à rude épreuve par la pandémie de coronavirus, ont toujours du mal à accueillir le nombre des blessés.
Par ailleurs, des responsables ont annoncé la destruction du seul silo à grains du port, qui contenait au moment de l’explosion environ 120.000 tonnes de céréales.
Cette destruction, ainsi que la perturbation du port, principal source des importations alimentaires, obligent les acheteurs à s’appuyer sur des installations de stockage privées plus petites pour leurs achats de blé, ce qui renforce les inquiétudes concernant les approvisionnements alimentaires au Liban, qui compte plus de six millions d’habitants et importe la quasi-totalité de ses besoins en blé, ont-ils déclarés aux médias l’envoyé de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture au Liban (FAO), le directeur du port de Tripoli et un consultant local en céréales.
Cette explosion survient à un moment où le Liban vit au rythme d’une crise financière, économique et monétaire aiguë et une détérioration des conditions de vie sans précédent depuis la fin de la guerre civile en 1990.