
Par: Mohamed KHOUKHCHANI

Amsterdam – Décembre 2025.
Près de cinquante ans après une première visite qui avait laissé une empreinte durable, les retrouvailles avec la capitale néerlandaise prennent aujourd’hui une dimension singulière. C’est en compagnie de son épouse que l’auteur regagne la ville, marchant depuis la gare centrale en direction de Damsraat via Harlemstraat, revisitant ainsi les lieux qui avaient marqué sa jeunesse.
1978 : la découverte d’une ville en pleine effervescence culturelle
Au cœur des années 1970, Amsterdam offrait l’image d’une ville façonnée par l’esprit de liberté propre à cette époque. Le paysage urbain, dominé par les façades étroites et légèrement inclinées bordant les canaux, semblait refléter un monde à la fois discipliné et ouvert, silencieux et audacieux.
Les rues du Jordaan, encore préservées du tourisme de masse, respiraient le café et la vie locale. Les vélos, déjà omniprésents, circulaient de manière moins dense qu’aujourd’hui, donnant à la ville un rythme apaisé. Pour le jeune visiteur d’alors, Amsterdam n’était pas seulement une destination : elle représentait une porte d’entrée sur un ailleurs, un espace où se mêlaient curiosité, émerveillement et promesse de liberté.
2025 : une métropole modernisée, mais fidèle à son identité
Quarante-sept ans plus tard, la ville retrouve son visiteur avec un visage renouvelé. Restaurations soignées, infrastructures modernisées, dynamisme cosmopolite : Amsterdam s’est métamorphosée sans renier ce qui fait sa singularité.
Les vélos filent désormais en cadence organisée, les quartiers historiques brillent d’un éclat préservé, et l’ensemble urbain affiche une harmonie entre tradition et innovation.
Pour l’auteur, cette seconde visite revêt une dimension intime. Le retour ne consiste pas seulement à revoir des rues familières, mais à renouer avec un fragment de soi-même. L’homme de 2025 n’est plus le jeune voyageur de 1978 : le regard s’est enrichi, apaisé, tandis que les lieux, eux, conservent une mémoire silencieuse.
Entre deux époques, un fil invisible
Cette traversée d’Amsterdam apparaît comme un dialogue entre deux temporalités. D’un côté, la ville des années 1970, bohème et encore brute ; de l’autre, la métropole actuelle, affûtée et ouverte sur le monde. Entre les deux, un fil demeure : celui du temps qui passe sans jamais effacer les émotions fondatrices.
En arpentant Damrak, Harlemstraat ou les abords des canaux, le visiteur retrouve à la fois un décor urbain et une part de son histoire personnelle. Amsterdam, ville-miroir, lui renvoie l’image d’une vie traversée, enrichie et recomposée.
Un retour chargé de sens
La chronique de ce double voyage souligne la capacité unique des grandes villes à devenir des repères biographiques. Amsterdam, par sa constance et ses métamorphoses, illustre cette idée : on n’y revient pas seulement pour voir ce qui a changé, mais pour mesurer ce que l’on est devenu.









