
A l’initiative de la Confédération des syndicats des pharmaciens du Maroc, c’est une nuée de blouses blanches qui s’est élancée de l’avenue Mohammed V à Rabat jusqu’au siège du ministère de la Santé, pour crier leur ras-le-bol contre ce qu’ils appellent « l’unilatéralisme » dudit ministère et revendiquer, haut et fort, des réformes fondamentales, reportées depuis des années, avec ce que cela comporte de répercussions négatives sur leur stabilité et sur la qualité des services de santé fournis aux citoyens.
Dans une déclaration à lecollimateur.ma, M. Mohamed Salami, président du Groupement des pharmaciens RUCHE, a confirmé que les manifestants ne supportaient plus d’être marginalisés et exclus. Il a indiqué qu’ils avaient soumis plus de dix revendications clés au ministère, mais qu’ils n’avaient pas reçu la réponse souhaitée.
Que revendiquent les pharmaciens?
-La mise à jour des lois, notamment la loi de 1922 réglementant la pharmacie, qualifiée de « loi coloniale dépassée ».
-La mise en œuvre des décrets d’application de la loi 17-04 et du Code du médicament et de la pharmacie.
-Combler le déficit de représentation, les pharmaciens étant privés d’un organisme professionnel pour les représenter depuis plus de neuf ans.
-Permettre aux pharmaciens de bénéficier du droit de substitution, assurer la continuité des traitements et protéger les patients.
-Réviser les marges bénéficiaires, que les pharmaciens jugent injustes, en soulignant que les rumeurs de « profits élevés » pour les pharmaciens marocains ne reflètent pas la réalité et constituent une dangereuse fausse représentation.
Les pharmaciens ont également souligné que le secteur connaissait une situation préoccupante en raison de la hausse continue des prix des médicaments, qui pèse sur les citoyens, menace les pharmacies de faillite et impacte la stabilité sociale de larges segments de patients, en particulier ceux atteints de maladies chroniques et graves comme le cancer.
Les intervenants ont souligné que la pandémie de COVID-19 avait clairement démontré l’importance du rôle des pharmaciens, qui ont continué à servir les citoyens et à prodiguer des conseils alors que de nombreux établissements de santé étaient fermés. Malgré cela, ce rôle essentiel n’a reçu ni reconnaissance ni soutien des autorités compétentes.
À l’issue de la manifestation, les pharmaciens ont appelé le gouvernement et le ministère de la Santé à adopter une réforme globale et concrète du secteur pharmaceutique, fondée sur une approche participative impliquant les professionnels dans l’élaboration des politiques pharmaceutiques et rétablissant la position des pharmaciens comme acteurs clés du système de santé. Ils ont souligné que leur revendication ne se limite pas à l’amélioration de leurs conditions professionnelles, mais vise avant tout à protéger la santé des citoyens et à garantir un accès équitable et transparent aux médicaments.





