
Abdelmajid Tebboune a une nouvelle fois excellé dans ce qu’il fait de mieux: mentir. Sauf que le raïs mythomane l’a fait aux dépens de la première ministre italienne, Giorgia Meloni. Grattons et démêlons le vrai… du faux!
Mercredi 23 juillet, Villa Doria Pamphili, à Rome. C’est dans ce lieu mythique du XVIIe siècle que s’est déroulée la conférence de presse conjointe Meloni/ Tebboune, en prélude au 5è Sommet Italie/Algérie. Mais avant d’entrer dans le vif du sujet, un incident inattendu et néanmoins révélateur de la suite s’est produit. Les écouteurs de l’interprète ne fonctionnaient pas. “La beauté du direct”, lance Meloni, devant un hôte algérien visiblement désemparé.
Le cuffie per l’interprete del Presidente Tebboune non funzionano, Meloni: « Il bello della diretta » pic.twitter.com/MWzXqhKUZD
— Agenzia VISTA (@AgenziaVISTA) July 23, 2025
Passé l’incident, et après les mots de bienvenue de circonstance de Meloni, place au laïus de Tebboune. Et comme vous pouvez l’imaginer, la question du Sahara marocain s’est invitée immanquablement dans son speech, – c’est son sujet préféré matin, midi et soir! Or, ne voilà-t-il pas le “raïs” se fendre, les yeux ouverts, d’un mensonge flagrant, de surcroît grossier, en alléguant avoir obtenu de Meloni un “soutien commun” au “peuple sahraoui” et à “l’exercice du droit inaliénable à l’autodétermination”!!
Un mensonge arboré tel un “trophée” par l’agence de pres(q)ue algérienne. “Nous avons réaffirmé notre soutien commun à l’Envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies en vue de parvenir à une solution politique juste, conforme à la légalité internationale, permettant au peuple sahraoui d’exercer son droit inaliénable à l’autodétermination”, a klaxonné l’APS sans rougir.
Un “soutenu commun” sorti de la bouche d’un président comme un pigeon du chapeau d’un prestidigitateur. Et ce n’est surtout pas le communiqué conjoint qui dira le contraire, pas plus d’ailleurs que les déclarations de Meloni qui n’a pas cité le Sahara parmi les thématiques abordées avec son hôte algérien. Le communiqué conjoint évoque simplement une solution « mutuellement acceptable » sous l’égide de l’ONU », dit autrement, la position minimale et consensuelle que le Maroc lui-même soutient.
Alors, est-ce la faute des écouteurs de l’interprète qui ne fonctionnaient pas, comme rapporté par nos confrères italiens, ou l’effet du miroir trompeur de Tebboune?
A l’évidence, une invention de Tebboune qui, en termes d’indécence diplomatique, franchit une nouvelle ligne jaune. Mentir effrontément à Giorgia Meloni, en sa présence et devant les caméras ! L’attitude relève d’un comportement indigne d’un chef d’État !
Une diplomatie en panne sèche de crédibilité
Cette attitude rappelle curieusement ce qu’il s’est passé en juin 2025 quand, à la faveur d’une rencontre avec le président rwandais Paul Kagame à Alger, le même Tebboune s’est empressé de lui attribuer une position favorable à ses obsessions sahariennes. Kigali a aussitôt rectifié le tir avec un démenti cinglant, pendant que les médias algériens, eux, optaient pour un silence radio.
Tebboune, le déni du réel
La dynamique internationale en faveur de l’initiative d’autonomie sous souveraineté du Royaume qui se consolide avec force semble placer le régime algérien dans une impasse narrative. Incapable de formuler un contre-discours cohérent, ce régime s’engouffre dans un exercice de désinformation qui frôle l’indécence. Il se ferre dans ses contradiction dès qu’il s’agit du Sahara : tour à tour « partie concernée », « partie intéressée », ou carrément « simple voisin », selon les circonstances.
Au lieu de se mettre en phase avec la réalité, il persiste à s’inventer des alliés et à récolter ses prétendus soutiens internationaux dans le jardin des illusions. A défaut d’en obtenir de réels, il les fabrique sans gêne, ni scrupule !
C’est aussi une mise en scène indécente, qui bafoue non seulement la vérité mais aussi le respect dû à l’Italie, pays hôte de cette mascarade et jette une ombre sur la crédibilité du discours officiel algérien au plus grand sommet de la nomenclature du pouvoir. Une « performance diplomatique » qui frôle l’indécence !
Tebboune ne se contente plus de mentir sur le nombre des chouhadas qui se multiplie dans leur existence post-mortem, il ose même mentir aux hauts dignitaires en leur présence !
Quelle solution pour l’Algérie afin de sortir de cette impasse narrative et renouer avec une posture constructive sur la question du Sahara ?
La voie est aussi claire qu’inéluctable: Revenir à la table des négociations, assumer son rôle de partie prenante à part entière au différend autour du Sahara marocain et admettre que l’autonomie est la solution juste et durable que la communauté internationale appelle de ses vœux.





