La gestion des aides de l’Union européenne (UE) accordées à l’Algérie suscite bien des inquiétudes à Bruxelles au vu des résultats peu probants réalisés par ce pays, notamment dans les domaines migratoire, des droits de l’homme et du développement.
Dans une question adressée à la Commission européenne sur «le manque d’efficacité de l’aide de l’UE à l’Algérie», l’eurodéputé italien Massimo Casanova souligne que selon des données statistiques de 2020, l’Algérie est l’un des principaux pays d’origine des migrants arrivant illégalement en Italie, «étant donné qu’elle expulse régulièrement des ressortissants étrangers à travers sa frontière saharienne».
L’Algérie, explique-t-il, est également «un important pays de transit pour les migrants arrivant en Libye de toute l’Afrique subsaharienne et du Moyen-Orient, qui gagent ensuite les côtes sud de l’Europe».
Le député européen relève que la crise du Covid-19 et la chute des prix du pétrole sont des facteurs de stress supplémentaires qui menacent la stabilité de l’Algérie, car son économie reste fortement dépendante de la rente des hydrocarbures, ce qui ravive la colère contre le régime.
L’eurodéputé italien rappelle la résolution du Parlement européen sur la situation des libertés en Algérie, adoptée en novembre dernier, et qui dénonce les violations massives des libertés fondamentales et la répression continue dans ce pays, notant que l’UE a accordé des centaines de millions d’euros à l’Algérie, le dernier en date est le versement de 75 millions d’euros en avril pour lutter contre le COVID-19, s’interrogeant sur le degré d’efficacité de cette aide.
L’eurodéputé demande également à la Commission européenne comment évalue-t-elle cette aide par rapport au peu de résultats obtenus et si elle disposait d’informations sur la mise en œuvre par l’Algérie d’une politique de gestion migratoire.