Fronde à l’Assemblée nationale française… un mini-choc pour le parti présidentiel

En perdant de justesse sa majorité absolue à l’Assemblée nationale, le parti présidentiel français, La République En Marche (LREM), vient de franchir un nouveau cap dans un contexte particulier marqué par une crise sanitaire sans précédent liée au Covid-19.

L’annonce mardi de la création d’un nouveau groupe parlementaire, le neuvième à la Chambre basse du parlement français, composé d’anciens Marcheurs ou « apparentés », est considéré, de l’avis des observateurs, comme un choc, quoique « symbolique », pour la majorité gouvernementale, à un moment où l’exécutif cherche à resserrer les rangs et à faire preuve d’unité et de solidarité face à une crise sanitaire et économique sans précédent consécutive à la pandémie mondiale du nouveau virus.

Toutefois, la portée de cette « sécession » reste très limitée. Alors que les médias de l’Hexagone évoquent un événement « inéluctable » qui se profilait à l’horizon depuis plusieurs mois et avancent qu’une liste initiale était en circulation depuis des semaines comprenant une cinquantaine de députés pressentis pour se désengager de LREM; finalement, le nouveau groupe parlementaire, baptisé « Ecologie Démocratie Solidarité », ne compte que 17 membres, dont 7 ayant quitté les rangs de la République en marche.

A l’issue des élections législatives de juin 2017, le parti présidentiel comptait 313 députés ou « apparentés ». Un an plus tard, le groupe perdait un membre, avant que les départs ne se succèdent au fil des mois pour atteindre 288 députés.

Avec ces nouveaux départs, le parti présidentiel se retrouve « juste sous le seuil de la majorité absolue (289 sièges) qu’il détenait jusqu’alors à lui seul ». Une majorité qu’il peut récupérer « rapidement » au Palais Bourbon, en comptant sur les 46 élus du MoDem (Le Mouvement démocrate-Centre) et la dizaine d’Agir (Droite), deux partis alliés de LREM, selon les observateurs.

De plus, même avec ces nouveaux « dissidents », le Parti présidentiel ne verra pas son action handicapée au sein de l’hémicycle. En effet, en officialisant la création de leur groupe, les députés d' »Ecologie Démocratie Solidarité » ont tenu à rassurer en affirmant qu’ils ne souhaitaient pas s’aligner avec l’opposition, mais plutôt tenter de peser pour « un tournant social et écologique de la politique » de la Majorité gouvernementale.

Le nouveau groupe entend ainsi, d’après ses composantes, contribuer à « une ambition forte de transformation sociale et écologique », estimant qu' »après le Covid-19, plus rien ne doit être comme avant ». En cela, il rejoint complètement l’idée défendue par le gouvernement.