L’information a produit l’effet d’un séisme hier mardi 20 juin, vers 23 heures. « L’Algérie demande à l’ambassadeur émirati de quitter le territoire national », a annoncé le quotidien « Ennahar online », réputé être à la solde des services secrets algériens.
Environ une demi-heure plus tard, un démenti formel est apporté par le ministère algérien des Affaires étrangères. Dans un communiqué, ce dernier dénonce « une rumeur infondé », précisant que le MAE est « la seule source d’information ». Bouc-émissaire de ce gros cafouillage: le limogeage du ministre de la communication, Mohamed Bouslimani.
الناطق الرسمي لـ #وزارة_الخارجية_الجزائرية ينفي نفيا قاطعا ما تم نشره وتداوله عبر مواقع التواصل الاجتماعي وبعض وسائل الإعلام من أخبار مغلوطة وكاذبة حول طلب الوزارة من السفير الإماراتي مغادرة التراب الجزائري pic.twitter.com/ReiEs4Ydo5
— AL24news – قناة الجزائر الدولية (@AL24newschannel) June 20, 2023
La « précision » du département Attaf et la célérité avec laquelle elle a été apportée, n’enlèvent toutefois rien au sérieux de l’information « fuitée » à « Ennahr online ». La tension croissante entre Abou Dabi et Alger, n’a en effet eu de cesse d’enfler ces dernières années, tellement les points de friction sont nombreux (Sahara marocain, veto émirati à la candidature de Ramtane Lamamra au poste d’envoyé spécial de l’ONU en Libye…).
Autant d’indicateurs sur la dégradation des relations entre Abou Dabi et Alger.
Il n’y a donc pas de fumée sans feu. Seule zone d’ombre: ce qui a amené le pouvoir algérien à « démentir » au quart de tour la rumeur de « l’expulsion de l’ambassadeur émirati »?
Une chose reste sûre: le pouvoir en place aurait été contraint à faire machine arrière sous peine d’essuyer les foudres des décideurs émiratis. Une quinzaine d’institutions émiraties sont d’ailleurs actives en Algérie. Celles-ci cumulent en fait un total d’engagements estimé à environ 10 milliards de dollars dans plusieurs secteurs dont les transports et l’industrie pharmaceutique et de l’aluminium. En plus de l’immobilier, l’énergie, l’agriculture et l’enseignement supérieur entre autres.
Bref, autant de cartes entre les mains des émiratis pour faire plier le régime des caporaux finissant.