Les alertes sur la faillite de l’Etat tunisien ou ce qu’il en reste se suivent et se ressemblent. La première alerte est partie le 20 mars de Bruxelles, quand, à l’issue d’une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a évoqué un risque d’ « effondrement » de l’État, susceptible de « provoquer des flux migratoires vers l’UE et d’entraîner une instabilité dans la région ». Le 21 mars, c’est au tour du Secrétaire d’Etat américain Antony Blinken de tirer la sonnette d’alarme sur « l’effondrement » de la Tunisie si cette dernière ne trouvait pas un accord avec le FMI. « La chose la plus importante qu’ils puissent faire en matière économique est de trouver un accord avec le FMI », a dit M. Blinken en réponse à une question lors d’une audition devant le Sénat à Washington.
Ce jeudi 23 mars, c’est la présidente du Conseil italien, Gorgia Meloni, d’emboîter le pas à M. M Borrel et Blinken en anticipant « le risque de vague migratoire en provenance d’un pays menacé de faillite ». « Nous risquons une invasion si l’Europe ne bouge pas ! », a-t-elle averti, devant le Sénat italien. Selon la cheffe du gouvernement italien, « les chiffres [des migrants, NDLR] ont triplé par rapport aux premiers mois de 2022 ».
Malgré le naufrage annoncé du « Titanic Tunisie », le « raïs » Kaïs Saïed préfère regarder ailleurs. « Après moi le déluge », semble-t-il dire.