Les travaux de la Réunion de l’Initiative de sécurité contre la prolifération (PSI) pour l’Afrique du Nord se sont ouverts mardi à Tanger, à l’initiative du ministère des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger et des Départements d’État et de la défense des États-Unis d’Amérique.
L’organisation de cette réunion au Maroc a pour objectif de promouvoir la PSI en Afrique et d’encourager davantage de pays de la région à se joindre à cette initiative.
Elle permettra ainsi aux pays membres un échange d’expérience, d’expertise et de bonnes pratiques, ainsi que le renforcement des capacités nationales et la coordination interministérielle dans le domaine de la non-prolifération.
Cette réunion régionale, qui se tient du 6 au 8 décembre, contribue au renforcement de la coopération bilatérale, régionale et multilatérale, conformément à la résolution 1540 (2004) du Conseil de sécurité des Nations Unis, pour prévenir l’acquisition d’armes de destruction massive par des acteurs non-étatiques et des groupes terroristes.
S’exprimant à l’ouverture de cet événement, le directeur des Nations Unies et des organisations internationales au sein du ministère des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Redouane Houssaini, a souligné la symbolique de la tenue de cette importante réunion à Tanger, ville emblématique des relations bicentenaires du Maroc et des États-Unis d’Amérique et de la dynamique du partenariat entre les deux pays, auquel SM le Roi Mohammed VI accorde une attention particulière.
Le responsable a également mis en exergue la position géographique unique de Tanger, qui confère à cette réunion une portée méditerranéenne et atlantique, qui viendra catalyser la coopération régionale en matière de non-prolifération à l’échelle du bassin méditerranéen et de la façade atlantique africaine.
M. Houssaini a, à cet égard, appelé à recentrer les efforts de la communauté internationale sur la non-prolifération en Méditerranée, carrefour commercial stratégique, rappelant les caractéristiques uniques de cet espace, à savoir les liens profonds entre les défis du terrorisme, du séparatisme et des risques de prolifération des armes de destruction massive aux acteurs non-étatiques, les connexions avec les menaces sécuritaires du Sahel et la façade atlantique africaine et les obstacles politiques à une véritable coopération sous-régionale en Afrique du Nord.
Il a affirmé que le Maroc demeure engagé en faveur des objectifs stratégiques du renforcement des capacités nationales africaines et de la coopération régionale et sous-régionale, pour faire face au défi de la prolifération des armes de destruction massive, suivant une approche pragmatique et basée sur les résultats.
Pour sa part, le directeur du Bureau des initiatives contre la prolifération au sein du Département d’État des États-Unis d’Amérique, Thomas W. Zarzecki, a mis l’accent sur le leadership du Maroc dans le cadre de la PSI, louant les efforts déployés par le Royaume pour promouvoir les principes de l’Initiative en Afrique.
Le haut responsable américain a souligné que le Maroc et les États-Unis d’Amérique partagent la même vision pour le renforcement de leur coopération, visant à élargir le membership de l’Initiative, exprimant la disposition de la partie américaine à continuer à partager son expertise avec les Départements sécuritaires marocains, dans l’objectif de relever les menaces sécuritaires classiques et émergentes en Méditerranée et sur la façade atlantique africaine.
Les responsables du ministère des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger et du Département d’État américain se sont engagés à œuvrer en perspective de la célébration du 20è anniversaire de l’Initiative de sécurité contre la prolifération, à renforcer leur coopération et promouvoir l’Initiative auprès des pays africains.
L’organisation de cette réunion régionale par le Royaume du Maroc s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des termes du Dialogue stratégique entre le Maroc et les États-Unis d’Amérique dans son volet sécuritaire.
Plus de soixante participants prennent part à cette réunion régionale, dont des experts de haut niveau représentant les différents Départements marocains et américains concernés par la lutte contre la prolifération des armes de destruction massive, et des experts de haut niveau de pays africains, dont l’Angola, le Kenya, la Mauritanie, Djibouti et le Cameroun, ainsi que de pays européens, notamment la France, l’Italie, l’Espagne et la Grèce.
Les Départements nationaux marocains prenant part à cette réunion sont le ministère des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, les Forces Armées Royales, la Marine Royale, l’Administration de la Défense nationale, la Gendarmerie Royale, le ministère de l’Intérieur, la Direction générale de la sûreté nationale, la Direction générale de la protection civile, le ministère de la Justice, le ministère de l’Industrie, du commerce, des investissements et de l’économie numérique, l’Administration des douanes et impôts indirects, l’Autorité nationale du renseignement financier, l’Agence marocaine de sûreté et sécurité nucléaires et radiologiques et le Centre national de l’énergie, des sciences et techniques nucléaires.
L’Initiative de sécurité contre la prolifération est un cadre de coopération multilatérale volontaire, lancée en 2003, par l’adoption des « Principes de Paris », connu aussi sous le nom de « Principes d’interception » (Interdiction principles) et regroupant 105 pays participants.
L’objectif de cette initiative, à laquelle le Maroc s’est joint en 2008, est de renforcer la coopération entre les participants par des mesures opérationnelles pour lutter contre les transports illicites des armes de destruction massive, de leurs vecteurs et matériels connexes.