Tous ceux qui connaissent parfaitement le régime algérien savent pertinemment que celui-ci a une seule et unique priorité politique. obnubilé par l’illusion de pouvoir jouer le rôle de leadership dans la région, le régime algérien a complètement délaissé, depuis fort longtemps, le développement socio-économique du pays, et a cherché à tout essayer pour mettre les bâtons dans les roues du processus de développement d’un pays voisin, connu pour son réalisme, son pragmatisme et son dynamisme sur tous les plans et à tous les niveaux.
Contrairement à une minorité qui est tombée sous le charme des façades propagandistes entretenues à coup de millions de dollars que permettait la manne rentière, tous les observateurs neutres et bien avertis savent que l’énorme richesse accumulée pendant des conjonctures favorable marquées par des flambées des prix des hydrocarbures a été purement et simplement gaspillée.
Les matelas financiers dont disposait le régime algérien durant des périodes marquées par des flambées des prix des hydrocarbures n’ont pas été investis dans le financement de projets qui pourraient déclencher un vrai processus de développement économique du pays au grand dam de la majorité d’une population frustrée.
Les rentrées en devises qui constituaient un des postes dominants des ressources du budget de l’Etat et une part quasiment dominante des exportations ont été allouées à la propagande mensongère, à l’entretien et à la sauvegarde du régime, l’achat de la paix sociale et surtout au financement d’actions qui visent l’entretien d’un climat défavorable et d’une tension quasi permanente avec son voisin de l’Ouest.
Fortement grippée et complètement déphasée, la machine diplomatique algérienne n’est activée et ne donne signe d’une apparente vie que lors du faux-débat sur la question de l’intégrité territoriale du Royaume du Maroc. Le programme du travail des diplomates algériens accorde une priorité absolue à quelques rencontres et réunions dont notamment celles du Conseil de Sécurité des Nations Unies sur la prorogation du mandat de la MINURSO, le débat au sein de la 4ème commission de l’Assemblée générale, les sessions du Conseil des droits de l’Homme à Genève, les réunions et les sommets de l’Union Africaine à Addis-Abeba et ailleurs, et récemment les sommets qui réunissent l’UA avec certains pays et des organisations régionales qui ne reconnaissent pas la fantomatique RASD tels que le Japon dans le cadre de la TICAD, la Russie, l’Union européenne et les pays de la Ligue Arabe.
Le régime algérien ne perd aucune seconde pour faire sortir des communiqués afin de déformer la réalité et interpréter, à sa manière, les résolutions adoptées et les décisions prises à l’issue de ces réunions.
Par contre, les questions ayant trait à la politique intérieure sont reléguées au second plan au grand dam et à la colère du peuple algérien. Au lieu de réfléchir sérieusement aux conditions à créer pour assurer le développement du pays, l’Etat algérien gaspille le temps politique dans des cabales et manigances pour l’entretien du rapport de forces entre les piliers du régime à savoir le pouvoir, les renseignements et l’armée qui a toujours voulu faire de l’Algérie une grande caserne. Pour renforcer son emprise sur le peuple et réorganiser les forces d’équilibre au sein des ces instances, le régime algérien a souvent recours à une arme redoutable à savoir la justice de complaisance contrôlée, dirigée et orientée par les piliers du régime.
A ce sujet, les exemples sont trop nombreux pour être inventoriés. Pour corroborer cette affirmation, trois exemples récents suffisent amplement. A la fin du mois de mai 2018, la marine algérienne a saisi 750 kgs de cocaïne pure dissimulée dans un conteneur à bord d’un bateau censé transporter de la viande rouge importée du Brésil pour le compte de Kamel Chikhi -alias Kamel le boucher, un importateur algérien et magnat de l’immobilier très connu à Alger.
Les enquêtes menées par les services de sécurité ont révélé que ce dernier était aussi impliqué dans d’autres affaires de trafic d’influence et de corruption, de blanchiment d’argent ; perception de cadeaux indus et d’enrichissement illégal.
Kamel Chikhi a été placé en détention provisoire. Le même sort a été réservé à des magistrats et des personnalités publiques dont notamment Khalid Tebboune, le fils du président algérien Abdelmajid Tebboune, qui a été poursuivi pour trafic d’influence, corruption et perception de cadeaux indus.
Presque 70 jours après la cérémonie d’investiture de son père, Khalid Tebboune a été complètement blanchi et acquitté par le tribunal de première instance de Sidi M’hamed d’Alger alors que le procureur a réclamé une peine de 2 ans de prison à son encontre. Ainsi, son procès s’est terminé par un verdict de non culpabilité. Par contre, les autres prévenus dont Kamel Chikhi ont écopé de peines de prison ferme allant de 4 à 8 ans.
Par ailleurs, au début de ce mois, le même tribunal a condamné Abdelghani Hamel, l’ex-directeur général de la sureté nationale, à 15 ans de prison ferme. Ce dernier a été accusé de corruption, de blanchiment d’argent, de trafic d’influence, de blanchiment d’argent et d’enrichissement illégal. Ses trois fils, sa fille et son épouse ont été condamnés à des peines de prison ferme allant de deux à dix ans. Plusieurs ex-hauts responsables ou élus ont subi le même sort.
Tous ces exemples montrent clairement que la nouvelle équipe dirigeante algérienne a déjà entamé l’opération de casting qui va lui permettre de choisir les profils requis pour constituer un nouveau clan présidentiel que les algériens appellent «Issaba- bande». La priorité est accordée à cette question et à la libération du fils du président. L’affaire de la saisie des centaines de kgs de cocaïne pure au port d’Oran n’est pas urgente en dépit de ses conséquences fâcheuses sur la santé de la jeunesse algérienne. Elle risque même d’être remise aux calendes grecques.