Le ministre russe des Affaires étrangères russe était en déplacement en Algérie ce mardi 10 mai.
Officiellement, les échanges qu’il a eus avec son homologue Ramtane Lamamra et le président Abdelmajid Tebboune se seraient focalisés sur « les relations bilatérales et les sujets dits d’intérêt commun ». Pourtant, à lire entre les lignes, tout porte à croire que le chef de la diplomatie russe, dont le dernier déplacement à Alger remonte à janvier 2019, aurait été davantage pour passer un message, voire des instructions sur le rayon gazier.
Certes, la presse algérienne a vite fait de lier cette visite avec la célébration du 60ème anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre les deux pays tout en relevant leur « profondeur stratégique », mais le sujet phare n’a été que la question énergétique.
D’autant plus que Moscou est dans une course contre la montre pour éviter que les pays occidentaux n’aient des oreilles attentives du côté d’Alger pour contourner les problèmes d’approvisionnement suite à l’invasion russe de l’Ukraine. Surtout quand on prend en ligne que plusieurs pays européens, notamment l’Italie, seraient intéressés par augmenter leurs importations de l’Algérie dont l’apport en gaz avoisinerait les 11%, contre 47% en provenance de la Russie.
Or, à cette occasion les responsables algériens se sont empressés d’assurer les Russes qu’ils n’opteraient pas pour l’augmentation de leurs exportations vers le continent européen, en avançant qu’ils ne disposent pas des capacités productives nécessaires pour ce faire.
Sachant, aussi, que le responsable russe a « édicté » qu’aucune révision des contrats en cours ne devrait être envisageable sur fond de tensions géostratégiques qui s’exacerbent entre Moscou et Kiev. Autant dire qu’il s’agit d’un diktat qu’Alger ne pourrait refuser. Quand bien même elle serait tentée, compte tenu de ses gouffres financiers, de tirer profit de la manne gazière !
Autant en déduire que Moscou détient pour de bon les robinets algériens.
Seulement voilà, Lavrov a transmis le « cadeau » d’anniversaire, tout en faisant miroiter que des entreprises russes seraient intéressées par développer des co-investissements avec des « entités » algériennes notamment dans les domaines des énergies et le secteur pharmaceutique. Sans oublier, bien entendu, la coopération militaire !