Alger a commis une grossière maladresse en convoquant, mardi 31 mars, l’ambassadeur de France Xavier Driencourt, après qu’un invité de la chaîne France 24 a accusé, lundi 30 mars, les autorités algériennes de réserver des privilèges sanitaires aux militaires et aux membres du gouvernement au détriment de la population.
La réaction du Quai d’Orsay ne s’est pas fait attendre et le moins que l’on puisse dire est qu’elle a été désarçonnante.
Interrogé hier mercredi 1er avril sur la réponse apportée par l’ambassadeur Driencourt lors de sa convocation par le ministre algérien des Affaires étrangères, Sabri Boukaddoum, le porte-parole du Quai d’Orsay a planté une pique on ne peut plus venimeuse dans la plante du régime kléptocrate: «L’ensemble des organes de presse jouissent d’une totale indépendance rédactionnelle en France, protégée par la loi».
Décryptons: la France n’est pas l’Algérie. Et en le cas d’espèce, il n’y pas lieu de comparer, du moins quand on sait que le régime vert-kaki adore abhorrer la liberté d’opinion et d’expression, qui sont systématiquement bafoués, comme en témoigne cette sévère purge orchestrée contre tous les opposants algériens, qu’ils soient politiques, journalistes ou acteurs de la société civile.
Or, le régime militaire voisin ne se limite pas à ce stade de l’arbitraire. En convoquant l’ambassadeur de France pour une critique simple, de surcroît fondée, formulée par un chercheur au Centre des affaires internationales de Barcelone (CIDOB), Francis Ghilès, d’origine juive algérienne, ce régime en rupture de ban donne l’impression de se tromper de géographie. C’est sur une chaîne de droit français que la critique a été en effet formulée!!
Du coup, surgit la question: de quel droit, et du haut de quelle logique, le MAE algérien se permet-il alors d’interférer dans une affaire strictement franco-française, concernant qui plus est une question relevant de la liberté d’opinion et d’expression? Ce régime décérébré veut-il museler aussi la presse en France, de la même manière qu’il le fait en interne?! …
Une chose reste sûre: ce régime ne craint plus le ridicule.