Le département de la Culture vient de lancer un appel à projets qui se veut annuel, « Théâtre move » (Al Masrah Yataharrak), et ce dans le cadre d’un nouveau partenariat avec la Société nationale de radiodiffusion et de télévision.
Il est vrai que l’annonce était plus qu’attendue, après de longs mois d’absence de mesures gouvernementales en faveur de ce secteur; d’ailleurs, beaucoup de praticiens dépendent presque entièrement des politiques publiques pour subsister.
Il est vrai aussi que le fait d’institutionnaliser les captations télévisuelles à travers une commission annuelle, apporte en termes quantitatifs un réel acquis pour le secteur, puisque d’une vingtaine de productions annuelles nous passons aujourd’hui à soixante.
Les barèmes d’achat qui sont fixés de 150.000 à 200.000 dhs par projet, sont quant à eux calqués sur ce qui se faisait déjà entre les troupes et les télévisions nationales, ce qui est également un point positif à soulever.
Les soixante projets qui seront retenus par une commission mixte, composée de fonctionnaires des deux institutions ainsi que des professionnels issus du domaine, verront leur captation se concrétiser à priori durant l’année prochaine.
Le département de la Culture précise également que ces œuvres sont destinées tant à la télévision qu’à une future plateforme digitale, annoncée par ailleurs par l’ex-ministre, M. El Ferdaous.
Une compétition officielle viendra également se greffer à ce programme, avec probablement pour objectif d’initier une concurrence, non seulement nécessaire mais salutaire.
« Théâtre Move » est, selon l’autorité de tutelle, une initiative qui vise à encourager l’émergence et le développement d’industries culturelles et créatives, tout en encourageant la pratique théâtrale dans sa diversité.
Soit, un nouveau programme de soutien annuel a vu le jour ; il faut néanmoins rester vigilant à ne pas en faire le rendez-vous d’une rente en lieu et place du but initial, qui est celui d’une dynamique dans le cadre d’un projet national.
Le nouveau modèle de développement tout en pointant du doigt les faiblesses du produit culturel marocain, a bien souligné la nécessité de « structurer ce champ culturel autour d’une proposition centrale forte, qui (re)fait de la culture un service public d’importance, au même titre que la santé et l’éducation ».
« Théâtre Move » n’est donc qu’une étape d’un projet global à venir, dont on attend toujours les contours, puisqu’il est vrai qu’en termes de projets structurants pour la culture, mis à part les nombreux chantiers et espaces déjà opérationnels, les attentes sont grandes et les aspirations encore plus.