Par Fouzia ELBAYED*
Dans le cadre de la programmation réservée à la présentation des nouvelles éditions des livres au Festival National du Théâtre à Tétouan dans sa 23ème édition, au complexe culturel de la ville de la colombe blanche, s’est tenue la cérémonie de la lecture d’un extrait de l’ouvrage de Imad BELGHIT intitulé « Théâtre marocain de l’extrême contemporain » sur 178 pages édition l’Harmattan en 2022, en présence de son auteur et d’un public nombreux assoiffé de lecture et d’art dramatique.
L’occasion a été donnée à l’auteur pour communiquer directement avec une assistance réceptive et de leur faire découvrir le contenu de son livre qui constitue une valeur ajoutée à la bibliothèque marocaine et une référence importante au chercheur dans le quatrième art.
Après son premier livre « Jean Genet et simulacre », ce deuxième livre se veut un présentoir de la riche expérience théâtrale marocaine dans son aspect contemporain. Après une assise historique, le contenu du livre permet aux chercheurs, aux praticiens de la scène et au large public de prendre connaissance des nouveautés de la scène marocaine contemporaine.
Il parcourt et analyse quelques expériences singulières du théâtre marocain dans la langue de Molière. De par son contenu dans son premier chapitre, l’auteur traite la Halqa et ses performances artistiques comme faisant partie de nos ancêtres dramatiques. Dans le deuxième, il aborde les affinités électives. Après, notre auteur attaque le théâtre marocain contemporain comme élément principal de son ouvrage où il est question des langues et cultures et de voix multiples.
Imad BELGHIT en fin connaisseur du théâtre occidental et des tergiversations de la scène marocaine, appuie sa quête méthodique de sens pour porter un regard correct et particulier sur des expériences marocaines marquées par leur singularité. Le lecteur aura le plaisir d’approfondir sa connaissance, de découvrir son travail réflexif et ses recherches récentes focalisées sur des noms marqués par la tendance du renouvellement esthétique initié par une remarquable génération du théâtre au Maroc. Il trace leurs grandes lignes directrices, fait référence à leur vision esthétique et leur implication dramaturgique, médiaturgique, linguistique, interculturelle et socio-politique.
Le choix porté sur Driss Ksikes comme agitateur d’idées et fin penseur qui bouscule la réflexion à son paroxysme, est fait à dessein parce qu’il voit que le théâtre est le métier de l’intellectuel: Penser le théâtre et théâtraliser la pensée est une illustration et un éclaircissement de sa vision. L’expérience atypique de Latefa Ahrrare qui transgresse et bouleverse les codes de création a aussi attiré l’attention de notre écrivain qui lui accorde une partie où il traite de l’intertexte poétique à l’interartialité.
Il en va de même de l’adaptation et médiaturgie chez Mohamed El Hor comme l’émanation créative d’un artiste au talent en perpétuelle quête d’innovation sur laquelle il s’appuie pour faire perdurer son œuvre. La chorégraphie et le théâtre postdramatique comme caractéristique des productions dramatiques d’Asmaa Houri, figure incontournable du théâtre marocain, brillante par ses créations performantes. Elle continue à faire couler de l’encre et à être sujet de recherche et d’intérêt des critiques de théâtre.
Ce livre, qui certainement ne sera pas le dernier fruit d’un homme de lettres et de langue, est un gage de passion pour le quatrième art et une tentative de contribuer positivement à centraliser la lumière sur quelques noms parmi d’autres, qui font et feront l’histoire du théâtre marocain.
*Critique de théâtre