La campagne menée par le régime militaire algérien contre ses opposants à l’étranger, gagne en férocité, depuis le scandale suscité par le projet de loi scélérate créatrice d’apatrides présentée en mars dernier par le ministre de « l’injustice » Blekacem Zeghmati. Ammar Saâdani, ex-président du FLN, devenu l’une des figures d’opposition les plus farouches à la mafia vert-kaki, est au centre de ce qui s’apparente à une « chasse aux sorcières ». « Il a quitté la France où il était installé depuis 2019 et s’est rendu au Maroc, en provenance du Portugal », a indiqué samedi « Le Soir d’Algérie ».
Selon ce quotidien, proche du Parti des travailleurs (PT, trotskyste) et du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD, laïc), M. Saâdani aurait « quitté précipitamment le Portugal pour se rendre au Maroc » où il bénéficierait d’un capital sympathie en raison de sa position audacieuse sur la question du Sahara marocain.
Peu de temps avant son départ en France (en 2019), M. Saâdani a fait une déclaration qui a produit un coup de tonnerre en Algérie. « Je considère, d’un point de vue historique, que le Sahara est marocain et rien d’autre. Il a été enlevé au Maroc au congrès de Berlin, je pense que l’Algérie a versé pendant cinquante ans des sommes faramineuses à ce qui est appelé le Polisario, et cette organisation n’a rien fait et n’est pas parvenue à sortir de l’impasse », a-t-il déclaré lors d’une interview.
Il n’en a pas fallu plus pour que M. Saâdani fasse l’objet, même à Paris, d’un long cycle d’intimidations et de harcèlements de la part des « moukhabarat » algériennes (DRS-DSS), lancés sur ses traces dans la tentative d’obtenir son extradition vers l’Algérie, sous prétexte qu’il est comptable de « détournements de deniers publics ». Accusation toute faite arborée par le régime vert-kaki contre quiconque oserait le critiquer.