L’exercice aéro-naval « Handshake Lightning » mené conjointement par les marines marocains et leurs homologues US, les 3, 4 et 5 mars, fait beaucoup jaser en Espagne. C’est en tout cas ce qui ressort de ce message audio enregistré et fuité depuis une tour de contrôle canarienne à la presse espagnole.
« Les autorités canariennes n’ont pas été avisées de cet exercice aéronaval« , prétend l’auteur du message audio, estimant que cet exercice est « dangereux pour la trafic aérien des Îles Canaries » (voir vidéo ci-contre).
Ce message exfiltré n’a pas laissé indifférents les partis politiques canariens regroupés au sein de la fédération « Ahora Canarias« , lesquels ont dénoncé « le déploiement militaire de la sixième flotte de la marine américaine au nord de la Isla Graciosa« , située au nord de l’archipel canarien.
« Ces manœuvres militaires affectent le trafic aérien avec les Îles Canaries, en particulier les liaisons avec l’Espagne et d’autres destinations sur le continent européen et africain« , croit savoir « Ahora Canarias« , qui reprend à son compte les cris d’orfraies « des sources aériennes« , relevant que « plusieurs avions ont dû être déroutés soudainement, quand ils se sont retrouvés à proximité avec des avions de combat américains« .
Vous avez bien lu: « soudainement« !
Le regroupement politique canarien feint d’ignorer que l’exercice aéronaval maroco-américain avait fait l’objet d’un communiqué et que les autorités canariennes ne pouvaient en aucun cas ne pas être avisées par sa tenue.
Même les comités de pêche côtière et artisanale ont été informés et, du coup, se sont abstenus d’opérer dans la zone où s’est déroulé l’exercice aéronaval combiné.
Mais voilà, il s’avère que c’est l’exercice lui-même et non la communication autour de cet exercice, qui dérange les Canaries et l’Espagne en général. Et ce n’est surtout pas l’opérateur du contrôle aérien espagnol qui dira le contraire. ENAIRE, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a fait miroiter un supposé « risque » que représenterait ce genre d’exercices pour « une zone saharienne en conflit« .
« Ahora Canarias » surenchérit en alléguant que ce qui ce serait visé par cet exercice, « c’est un continent africain riche en ressources minières stratégiques qui représentent un tiers des réserves mondiales en uranium, pétrole, gaz, combalt, tellure, manganèse , etc« .
Arancha González Laya, MAE espagnole, en avait d’ailleurs donné le ton quand, au lendemain de la reconnaissance US de la marocanité du Sahara, elle avait largué sans actionner son parachute: « l’Espagne a aussi des intérêts au Sahara occidental« !!!