« Rémi m’a confié aujourd’hui qu’il était amoureux de Hubert. Je lui ai rétorqué que ce n’était pas possible, parce que c’était un garçon et que de toute façon c’était moi qui risquais d’être amoureuse de Hubert. En fait je ne sais plus, Hubert c’est un crâneur ».
Ceci est extrait du livre « Le Journal de Grosse Patate » enseigné en CM2 à l’École Al-Jabr, Casablanca, accréditée AEFE (Agence pour l’enseignement français à l’étranger).
La connotation homosexuelle de cet extrait du journal intime d’une d’une petite fille de 10 ans surnommée « Grosse Patate », écrit par Dominique Richard, n’a pas laissé indifférents les parents d’élèves, son contenu étant jugé « inapproprié » pour des enfants en bas âge, voire en porte-à-faux avec « les valeurs et l’identité des Marocains ».
« Il est important de distinguer l’apprentissage de tolérance et vulgariser des choix qui restent exceptionnels », estime un parent d’élève, dans une lettre parvenue à lecollimateur.ma
« Ce texte met la puce à l’oreille à des enfants de 10 ans à propos de l’homosexualité », avertit un autre, perplexe. Plus encore, « ce texte apprend qu’on peut penser que les parents peuvent dire n’importe quoi ! Notamment quand ces derniers réfutent l’homosexualité, particulièrement chez nous au Maroc », explique-t-il.
Cette polémique vient encore une fois mettre sur le tapis la question de savoir si ce genre d’ouvrages sont validés par le ministère marocain de l’Éducation nationale. « Je ne sais pas s’il y a moyen d’évoquer le devoir de contrôle des programmes des missions étrangères par le ministère marocain de l’Éducation nationale », s’interroge un autre parent d’élève.
En effet, les établissements scolaires étrangers dispensent le programme d’enseignement public de l’État partenaire, en l’occurence celui de la France. Ils restent toutefois soumis à un contrôle limité du ministère de l’Education nationale marocain, concernant notamment l’inspection de l’enseignement de la langue arabe et de l’histoire-géographie.