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Fès à la croisée des routes : un échangeur autoroutier à revoir d’urgence

Par: Reda JAALI 

Alors que le Maroc se prépare à accueillir la Coupe du monde 2030, l’aménagement de certains points névralgiques de son réseau routier redevient prioritaire. Parmi eux : l’échangeur autoroutier de l’entrée ouest de Fès. Mal conçu, source de confusion et de danger, ce nœud stratégique mérite une refonte profonde pour répondre aux exigences de mobilité nationale et de sécurité.

Fès, capitale spirituelle et carrefour géographique du royaume, est aujourd’hui desservie par un échangeur autoroutier à l’ouest de la ville, qui soulève de sérieuses interrogations sur le plan de la fluidité et de la sécurité. Ce point de jonction, situé sur l’axe Rabat–Oujda, souffre de plusieurs limites fonctionnelles, devenues encore plus préoccupantes à l’approche de grands événements internationaux.

Une confusion persistante côté Rabat → Oujda

Pour les automobilistes venant de Rabat, la situation est particulièrement trompeuse. Juste avant l’arrivée à Fès, un embranchement mène vers l’autoroute Fès–Oujda. Même avec une signalisation claire et en l’absence d’un tracé intuitif, de nombreux conducteurs — notamment ceux se rendant au stade de Fès —se retrouvent par erreur au péage de Fès Ouest. Résultat : ils passent par le club du Diamant Vert, Marjane et une série de ronds-points notoirement saturés, alors que ceux se rendant au stade auraient pu sortir aisément à Fès Est, situé juste à côté du stade.

Un point noir sécuritaire dans le sens Oujda → Rabat

Plus grave encore, dans le sens inverse (Oujda → Rabat), l’échangeur présente un risque élevé de collision. À l’approche de Fès, les véhicules en provenance de l’Oriental — notamment les poids lourds qui viendront du futur port Nador West Med — doivent se réinsérer sur l’autoroute Fès–Rabat via un rétrécissement brutal de la chaussée. Cette zone de convergence, mal dimensionnée, génère de fréquents embouteillages et un danger réel pour les usagers, en particulier en cas de mélange entre camions et véhicules légers.

Un projet initial abandonné… sous contrainte

Ironie du sort : cette situation n’est pas née d’un manque de planification. Avant même la construction de l’autoroute Fès–Oujda, les ingénieurs avaient envisagé un schéma plus cohérent. Un terrain avait été réservé juste avant le péage de Fès pour assurer une jonction fluide et logique entre les deux axes. Mais lors de l’expropriation des terrains, des monuments historiques ont été découverts sur le tracé prévu, obligeant les autorités à improviser un embranchement provisoire… qui est aujourd’hui devenu une faiblesse structurelle.

Repenser le réseau pour un avenir fluide et sûr

À l’horizon 2030, le Maroc devra relever un défi logistique majeur avec l’organisation conjointe de la Coupe du monde. Mais au-delà de cet événement, c’est toute la dynamique nationale qui est concernée. L’axe Rabat–Oujda est appelé à jouer un rôle structurant dans les décennies à venir, en reliant des pôles économiques, industriels et portuaires clés. Il est donc urgent de repenser entièrement l’échangeur de Fès, pour garantir une circulation continue, lisible et sécurisée.

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