GAZ. LE MAROC (DÉSORMAIS) PRODUCTEUR. LES ÉTATS-UNIS DÉTRÔNENT ALGER SUR LE MARCHÉ ESPAGNOL. QUAND LE RÉGIME VERT-KAKI PERD LE NERF DE LA GUERRE

Rappelez-vous: le 14 avril 2020, le Collimateur rapportait que les États-Unis détrônaient pour la première fois l’Algérie, en devenant le premier fournisseur de gaz naturel à l’Espagne. À peu près trois mois après, les États-Unis confirment leur leadership sur le marché gazier espagnol, faisant ainsi vaciller l’Algérie du haut de son piédestal de premier fournisseur de gaz à l’Espagne et ce, depuis trente ans.

« En février 2020, les États-Unis avaient couvert pas moins de  27% des importations espagnoles de gaz naturel, détrônant ainsi pour la première fois l’Algérie qui couvrait 22,6% du total des besoins espagnols et ce, depuis trois décennies », indiquait la société espagnole chargée de la gestion des réserves d’hydrocarbures (CORES), dans un rapport consulté par le Collimateur.

Aujourd’hui, les États-Unis confirment. « En mai dernier, les États-Unis sont devenus le plus grand fournisseur de gaz naturel liquéfié (GNL) à l’Espagne, avec 26,7% du total importé par notre pays », indique le site du quotidien espagnol « ABC ».

« De cette façon, l’Amérique du Nord se consolide en tant que premier exportateur de gaz vers la péninsule pendant un trimestre consécutif et remplace l’Algérie, qui occupait historiquement cette position, en raison de ses prix inférieurs à ceux qui arrivent d’Afrique du Nord par gazoducs », se félicite la source espagnole.

Le gaz low cost fourni par les États-Unis donne de bons arguments à l’Espagne pour renégocier les prix convenus avec Alger il y a plusieurs années.

« La baisse des prix du gaz naturel a conduit Naturgy, principal importateur de gaz par les pipelines, à exiger de la société d’État algérienne Sonatrach – également actionnaire du groupe espagnol – une renégociation à la baisse des prix convenus il y a plusieurs années », atteste « ABC ».

De quoi donner du fil à retordre à Alger, déjà fortement impactée par le plongeon des cours de pétrole (60% des recettes de l’État algérien).

Sahara: Alger perd le nerf de la guerre

En couvrant 27% des besoins espagnols en gaz naturel -7 924 GWh-, les États-Unis deviennent ainsi le principal fournisseur de l’Espagne, tirant ainsi le tapis sous les pieds d’Alger qui a souvent utilisé le gaz pour faire chanter Madrid sur le dossier du Sahara.

Le changement de tonalité relevé à ce sujet chez le nouvel Exécutif espagnol, dirigé par le socialiste Pedro Sanchez, confirme cette tendance.

En septembre 2019, lors de l’assemblée générale de l’ONU, le président du gouvernement espagnol avait clairement insisté sur le leadership de l’ONU sur le dossier du Sahara, renvoyant ainsi dos à dos Alger et le Polisario,qui ont en vain jeté toutes leurs forces pour décrocher un quelconque rôle pour l’Union africaine dans le traitement du dossier.

Autre indicateur relevé chez les dirigeants espagnols, et il n’est pas des moindres: en février 2020, la MAE espagnole, Arracha Laya Gonzalez, avait ouvertement exprimé la non-reconnaissance de la pseudo-« rasd » par l’État espagnol.

Par la même occasion, la cheffe de la diplomatie espagnole avait barré la route devant toute éventuelle infiltration de l’Exécutif espagnol, en recardant sèchement son collègue Nacho Alvares, secrétaire d’État Podemos aux affaires sociales, suite à son entrevue avec une pseudo-« ministre sahraouie » orchestrée au siège de son département à Madrid. Une maladresse qui lui a valu aussi un sévère recadrage de la part du vice-président du gouvernement espagnol, Pablo Iglesias (chef de Podemos), réputé être un fervent défenseur du front séparatiste du polisario.   

Et ce n’est pas encore fini.

Le Maroc intégrera dès 2021, le Select club des producteurs de gaz. Le gisement de Tendrara, situé dans l’oriental marocain, est en mesure de couvrir 30% des besoins du Maroc en gaz, permettant au Royaume de se passer, à l’horizon 2021, du gazoduc acheminant du gaz algérien via le Maroc, à destination de l’Espagne.

Tout bien considéré, l’étau se resserre davantage autour d’Alger qui a souvent utilisé sa manne gazo-pétrolière pour tenter misérablement d’arracher des « concessions » sur le dossier du Sahara marocain.