ACTUALITÉKALÉIDOSCOPE

Son enfance à Derb Sultan, ses premiers rôles, son premier cachet … L’acteur Malek Akhmiss dit tout [Vidéo]

Le parcours de l’acteur marocain Malek Akhmiss n’a pas été un long fleuve tranquille. Né dans le quartier mythique de Derb Sultan à Casablanca, précisément à Derb Sadni, il s’est imprégné profondément du vécu et de la culture des « fils du peuple ». « J’ai grandi à Derb Sultan, où coexistaient différentes catégories sociales. Là, j’ai assimilé les traits de caractère des gens et appris à voir la vie sous différents angles», se souvient-il avec affection.

Très jeune, il a montré une vocation précoce pour le théâtre, la littérature, aussi. Après un Bac obtenu au lycée Jamal Eddine Al Mahyaoui, à Derb EL Fida, il met le cap sur la Faculté des Lettres et des sciences humaines Ben M’sik, où il a obtenu une Licence. Et l’on arrive au Festival international du théâtre universitaire de Casablanca (FITUC), un véritable fabrique de jeunes talents qui ne demandaient qu’à briller. Et l’amour de la scène grandit et Malek Akhmiss se laisse aller d’un stage à l’autre. Une formation en France, allait marquer son parcours de comédien, celle au sein du théâtre du Soleil d’Ariane Mnouchkine, suivi du théâtre à l’école de Lasson. Grâce à ces différents stages et formations, Malek allait multiplier et diversifier les rôles.

 

 

Akhmiss affirme que le théâtre est son biotop, là où il trouve son réel réconfort. C’est l’espace qui lui donne la liberté de plonger au cœur des personnages et de vivre de multiples vies.

Jusqu’au bout du rêve… 

Malgré son grand amour pour le cinéma, la télévision ne lui a pas offert les mêmes opportunités. Il a regretté : « J’apparais rarement à la télévision. Je ne sais pas pourquoi. La survie est entre les mains de Dieu. »

S’agissant du cinéma, « ma première apparition au cinéma a eu lieu dans le film « Derb Moulay Cherif » du réalisateur Hassan Benjelloun », affirme-t-il, soulignant que ce film a marqué le véritable départ de sa carrière.

De son expérience parisienne avec le Théâtre du Soleil, fondé et dirigé par Ariane Mnouchkine, Akhmiss est sorti complètement transfiguré. Il dit vouer une grande admiration pour l’appréciation de l’art et de la culture dont il a été témoin là-bas, en déclarant : « En une nuit, vous pouvez trouver plus de 100 pièces de théâtre de genres divers, alors qu’au Maroc, nous faisons encore les premiers pas vers l’établissement d’une culture. »

Il ajoute : « En France, on vous apprend tout : de la posture au regard, en passant par la façon d’incarner le personnage dans ses moindres détails. ».

Akhmiss déteste les rôles faciles, qu’il juge peu motivants : « J’aime les rôles difficiles et complexes, car ils me permettent de sortir de moi-même et d’insuffler une autre vie… L’audace est de mise, mais elle doit servir l’histoire, et non être gratuite. »

Concernant ses nouveautés, Akhmiss a révélé avoir participé à plusieurs films inédits, notamment « L’Actrice », « Moshe », « Amir », ainsi qu’au film « Amal », distribué hors du Maroc. Il a également participé à la série policière « Kwan », réalisée par Hicham Ayouch, Yasmine Benkirane et Nourredine Al-Khamari, où il a joué dans deux épisodes réalisés par ce dernier.

Il continue également de briller sur scène avec la pièce en français « Voyage ».

Akhmiss considère tous les rôles qu’il a interprétés comme précieux : « Quand j’accepte un rôle, je dois en être totalement convaincu. » Il se souvient de son premier cachet pour une pièce, qui s’élevait à 200 dirhams, en déclarant : « J’en étais très heureux ; elle avait une grande valeur à mes yeux ».

Quant à l’absence de certains pionniers, il l’attribue à la politique des sociétés de production, se demandant avec angoisse : « Pourquoi ne les sollicite-t-on pas ? Ce sont eux qui ont posé les bases de ce domaine ! »

Il n’a pas caché son mécontentement envers certains « acteurs numériques » qui comptent sur leur notoriété sur les réseaux sociaux sans véritable formation, déclarant : « Je n’ai aucun problème avec qui que ce soit, mais quiconque veut jouer doit étudier et apprendre. Le Maroc n’est pas le monde extérieur, et seuls les plus forts survivront. »

À la fin de l’interview, Malek Akhmiss a adressé un message inspirant aux jeunes : « Croyez en vous et en ce que vous offrez avec votre cœur, car l’art est un message, pas seulement la célébrité. Au public, je dis : merci, car votre amour est le véritable moteur de mon voyage. »

Bouton retour en haut de la page
Soyez le premier à lire nos articles en activant les notifications ! Activer Non Merci