
Par: Dr Youssef Chiheb
Université Sorbonne Paris Nord

Partout dans le monde, l’université à toujours incarné le temple de l’éthique, de la performance scientifique et un lieu sanctuarisé et protégé de la corruption. Elle est également le miroir moral des États, des peuples et des nations face à la prédation de l’argent. Aussi un symbole de la méritocratie et une institution publique où se forgent les élites qui conduisent la destinée des nations et des peuples.
Loin de cette image angélique, le scandale qui a éclaboussé l’université d’Agadir où des universitaires mettent en relief l’intrusion et l’arrivée par effraction de l’argent pour contaminer un lieu censé être préservé d’une corruption systémique qui gangrène certaines institutions publiques emblématiques.
Licences, Masters et Doctorats sont délivrés illégalement moyennant rétributions financières ou abus sexuels.
Les réseaux sociaux en parlent. La presse nationale et internationale ont en fait écho. Un climat de sidération et suspicion des Marocains s’est installé dans le pays. Nos compatriotes sont en attente d’une enquête judiciaire et ministérielle approfondie, et une commission d’enquête parlementaire pour sévir et assainir les universités marocaines des ces pratiques immorales.
En ma qualité de professeur universitaires en France, je suis dépité et triste pour mon pays. Une atmosphère irrespirable s’installe au sein des milieux étudiants et des collègues universitaires marocains honnêtes. On parle déjà de diplômes-bakchich, d’universités-magouilles et d’académiciens véreux !
Je suis en colère contre cette malédiction qui plombe notre pays. On est en droit de s’interroger : complots contre les institutions ? Règlement de compte politique à quelques mois des élections législatives ? Développement d’un écosystème de corruption tentaculaire ? En définitive, l’affaire de l’université d’Agadir est l’arbre qui cache la forêt. Les investigations judiciaires en cours nous révéleront des vertes et des pas mûres.
J’en appelle à Sa Majesté le Roi, Dieu l’assiste, pour donner des instructions fermes pour assainir cette corruption devenue une tumeur cancérigène qui gangrène certains corps de l’Etat. Il en va de la stabilité et de la crédibilité du pays à l’aune d’événements majeurs organisés au pays.





