La Banque mondiale a prévu une baisse de croissance inquiétante pour l’Algérie en 2020 qui devrait atteindre – 6,4 %.
Dans son rapport intitulé « Perspectives économiques mondiales », l’institution monétaire internationale revoit à la baisse ses prévisions de croissance pour l’Algérie estimées à seulement moins 2 % en janvier dernier. L’institution explique cette récession économique par le choc financier lié à la chute des prix du pétrole et à l’épidémie de Covid-19.
Cette décroissance sera plus prononcée que la moyenne régionale (Afrique du Nord et Moyen-Orient), estimée par la Banque mondiale à -4,2%.
La Banque mondiale souligne que l’Algérie et l’Irak sont les pays exportateurs de pétrole les plus vulnérables et les plus fragilisés par le double choc coronavirus-chute des cours du pétrole.
Le rapport de la Banque explique que « la forte baisse de la demande mondiale de pétrole a réduit les exportations des pays producteurs, ce qui a eu des répercussions sur les secteurs non pétroliers ».
Ces prévisions de la Banque mondiale sont encore plus pessimistes que celle du Fonds monétaire international qui a tablé sur un recul de -5,2% pour cette année.
Le gouvernement algérien prévoyait une baisse de – 2,63% de la croissance dans la loi de finances complémentaire 2020, contre une croissance positive de 1,8 %, dans la loi de finances 2020.
Cette décroissance va encore aggraver le déficit budgétaire, déjà énorme et attiser davantage une grogne sociale qu’alimente la mauvaise passe économique actuelle et la hausse des prix des carburants.
L’Algérie est l’un des pays d’Afrique les plus touchés par la pandémie de Covid-19, sur le plan sanitaire, mais aussi sur le plan économique. En effet, l’effondrement des prix du brut en 2020 vient affaiblir une économie déjà fragile, qui tire près de 95% de ses revenus d’exportation et environ trois-quarts de ses recettes budgétaires des hydrocarbures.
Selon le ministre algérien des Finances, Abderahmane Raouya, les recettes fiscales algériennes en provenance de la vente du pétrole et du gaz vont baisser de plus de 50 % cette année pour se situer à seulement 10,86 milliards de dollars contre 21 milliards de dollars en 2019.