Le Parti du progrès et du socialisme (PPS) a présenté ses propositions pour un plan de relance post-Covid-19 s’articulant autour de trois axes que sont la lutte contre la précarité et la pauvreté, la promotion de la justice sociale et la consolidation de l’édifice institutionnel. Ces propositions regroupées sous l’intitulé « contrat politique nouveau » ont été élaborées sur la base du contenu de la déclaration adoptée par le Comité Central réuni le 16 mai dernier, du document du parti relatif au nouveau modèle de développement et de consultations à l’intérieur et à l’extérieur du parti.
Dévoilées lundi par le secrétaire général du PPS, Nabil Benabdellah, lors d’une visioconférence, les propositions sont fondées sur la conviction profonde selon laquelle l’homme doit être au cœur du processus de développement et les politiques publiques nationales doivent faire l’objet d’une nouvelle priorisation.
Selon le parti politique, l’État est appelé à s’acquitter de nouveaux rôles tant sur les plans de l’orientation et de la régulation que sur celui de l’intervention directe pour la production de services sociaux de base accessible et de qualité et des activités productives ayant un caractère vital et stratégique.
Au début de la conférence à distance, le PPS a présenté des propositions pratiques tendant à aider le Royaume à dépasser avec succès la phase immédiate de sortie du confinement, conformément aux Hautes directives Royales, à travers la mise en œuvre d’un plan de soutien et de relance économique et sectoriel et la prise de mesures sociales et sanitaires urgentes au profit des salariés et des petits agriculteurs.
Le parti politique a par la suite abordé le « contrat politique nouveau » qui s’articule autour de trois axes principaux : la mise en œuvre d’un plan économique de relance (partie I), l’éradication de la précarité et de la pauvreté, la concrétisation de la justice sociale et la promotion de la culture (partie II) et l’approfondissement de la vie démocratique et de l’édification institutionnelle (partie III).
Dans sa première partie, le PPS a mis l’accent sur la priorisation du rôle de l’État, à travers la mise en œuvre d’un plan stratégique intégré prenant en considération les nouvelles priorités, l’instauration des systèmes d’orientation de la production et de la consommation, de contrôle et de régulation de la concurrence, des prix et de la qualité et de protection du consommateur et du produit national, ou encore la priorisation de l’investissement public pour soutenir de grands plans économiques et industriels de développement et des secteurs stratégiques.
Un autre point prépondérant dans la mise en œuvre d’un plan économique de relance concerne l’adoption d’approches financières et budgétaires innovantes, en optant pour un déficit budgétaire exceptionnel afin de faire face à la situation inédite actuelle, avec une plus grande souplesse par rapport au principe de rigueur budgétaire pour une durée d’au moins deux ans, mais aussi la révision du partenariat public-privé (PPP) afin d’encourager le privé à participer au financement des grands projets.
D’autre part, la première partie du « contrat politique nouveau » aborde la mise en place d’une réforme fiscale équitable et l’adoption de la loi-cadre sur la fiscalité, le soutien et le financement de l’entreprise nationale et la préservation des emplois dans le cadre d’un pacte social.
La deuxième partie concerne l’éradication de la précarité et de la pauvreté, la concrétisation de la justice sociale et la promotion de la culture à travers divers axes, notamment la concrétisation de la justice sociale en œuvrant notamment à généraliser la couverture sociale universelle pour toutes les couches sociales, ainsi que le lancement d’une vaste opération de déclaration de tous les travailleurs non déclarés à la CNSS avec l’objectif d’arriver à six millions d’affiliés tout en assurant l’appui, la progressivité et l’accompagnement pour les petites entreprises.
Le deuxième axe tend également vers la mise en place de l’égalité territoriale et la distribution équitable des richesses, l’investissement dans l’école publique, la formation professionnelle et la recherche scientifique, la valorisation du secteur de la santé publique et l’hôpital public, à l’investissement dans la culture et la création et à la promotion de la jeunesse.
Enfin, la troisième partie met l’accent sur l’approfondissement de la vie démocratique et de l’édification institutionnelle, par la mise en œuvre des principes et dispositions constitutionnels et démocratiques, l’élargissement du champ des libertés et le renforcement des droits, la promotion de l’égalité, l’appui sur la démocratie territoriale et promotion de la décentralisation et la régionalisation avancée, l’accélération de la réforme de l’administration et de la réforme de la justice.
Le « contrat politique nouveau » intervient dans le cadre de l’interaction du chef du gouvernement et des acteurs politiques marocains sur les changements économiques et sociaux liés à la crise sanitaire de la Covid-19.