Il était sur tous les fronts. Malgré la quantité et la qualité du travail abattu en terrain inhospitalier, parfois « hostile« , Nasser Bourita, qui a présidé la délégation marocaine au 31è Sommet arabe (1er au 2 novembre, à Alger), a su trouver le temps de répondre à toutes les questions qui agitaient le landerneau médiatique international. « BBC News », « Al-Arabiya », « Independent Arabia », entre autres prestigieux médias, ont tous mis « un point d’honneur » à l’interviewer… Sa maîtrise des dossiers, son franc-parler, son sens de la répartie, ses petites phrases incisives et décapantes, et, sacrée revanche!, cette capacité peu ordinaire à détricoter les allégations les plus sournoises, à déconstruire les mensonges cousues de fil blanc, les déclarations en trompe-l’oeil… Autant de qualités prisées des « historiens de l’instant ».
En voulez-vous des exemples, en voilà: Lundi 31 octobre, à la veille du début du 31è Sommet arabe, le MAE algérien alléguait, sur la chaîne « Al Arabiya« , que l’absence de Sa Majesté le Roi du « sommet arabe à Alger », devait constituer une « occasion ratée » pour le Maghreb et le monde arabe, suggérant, du haut de sa perfidie, que « le président Tebboune aurait reçu protocolairement le Roi Mohammed VI à son arrivée à l’aéroport d’Alger ».
Réplique de Nasser Bourita: « Ce genre de rencontres ne peut s’improviser dans un salon d’aéroport ». « Cette déclaration (Ndlr: de Ramtane Lamamra) suscite l’étonnement et appelle quelques remarques », enchaînera le chef de la diplomatie marocaine, au sujet de la non-participation du Souverain au 31è Sommet arabe. Un, « Depuis l’arrivée de la délégation marocaine à Alger, nous avons soulevé la question sur l’existence de possibilités d’aborder des questions bilatérales mais nous n’avons reçu aucune confirmation. Deux, « il existait une réelle possibilité pour faire de ce sommet une opportunité pour évoquer les relations bilatérales » rompues unilatéralement par Alger en août 2021. « L’envoyé du président algérien au Maroc n’a pas évoqué cette possibilité. À notre arrivée ici, on ne nous a pas fait part de cette disposition ». Et puis voilà, « Sa Majesté le Roi n’a eu de cesse de tendre la main et exprimer ce besoin de dialogue » pour une remise à plat des différends bilatéraux, a a rappelé M. Bourita.
L’absence de canaux de communication entre Rabat et Alger, en raison de la rupture par cette dernière des relations diplomatiques bilatérales, complique davantage la tâche. Comble des combles, les médias marocains étaient « non grata » à Alger. Un ostracisme médiatique qui, -allez chercher pourquoi!-, a visé « iniquement » les journalistes marocains.
Mais passons, car le voisin de l’ouest semble avoir un « argument en béton » pour tenter de faire passer la couleuvre. Tenez, la normalisation des relations entre le Maroc et Israël. « Pourquoi Alger n’a-t-elle pas fait de même avec les Émirats, le Bahreïn, la Jordanie, l’Égypte, dont les liens avec Israël son plus anciens », s’est demandé M. Bourita. « L’Algérie serait-elle plus palestinienne que les Palestiniens, qui ont des relations fraternelles avec le Maroc?« , s’interroge-t-il encore. Et puis après, de quoi se mêle l’Algérie, le Maroc est un pays souverain et ses décisions n’engagent que lui.
Évoquant l’ingérence iranienne, M. Bourita a démenti formellement l’existence de tout sentiment d’hostilité marocaine envers ce pays, loin de là.
« Ce que nous demandons, c’est des relations basées sur le respect. Or, l’Iran soutient une milice séparatiste armée hostile au Maroc, à son unité et à son intégrité territoriale« , a-t-il expliqué, précisant que le Maroc n’est pas le seul pays arabe à subir les ingérences iraniennes dans ses affaires intérieures. Au moins 7 pays arabes dénoncent cette ingérence iranienne.
Récapitulons: Une offensive médiatique frappée au coin du bon sens sur fond de coups d’éclat diplomatiques mises en évidence par les résolutions du 31è Sommet arabe qui ont confirmé le leadership du Royaume.