C’est une décision inédite dans les annales de la politique étrangère: le 18 août 2022, le président du Pérou Pedro Castillo annonce le retrait de reconnaissance de la pseudo-« rasd » et, vingt jours après, il revient sur cette décision en re-reconnaissant l’entité fantoche.
Quelle pourrait bien être la raison de ce double virage à 360 degrés amorcé par le président Castillo? Des bruits de couloir médiatiques avaient attribué la décision du retrait à l’ex-MAE Miguel Rodríguez Mackay, mais ce dernier vient de battre en brèche cette allégation en précisant, pour la première fois depuis sa démission de ses fonctions le 9 septembre 2022, que « la décision du retrait de la reconnaissance de la « rasd » était une décision du président Pedro Castillo » himself. « C’était une décision de Pedro Castillo. La politique étrangère est dirigée par le président », a affirmé l’ex-chef de la diplomatie péruvienne, dans une interview au site d’information hispanophone Infobae, basé à Miami, en Floride.
Retrait de la reconnaissance de la « rasd »: les bons arguments de M. Mackay
Dans cette interview, M. Mackay explique le contexte dans lequel le président Pedro Castillo a pris la décision du retrait de la reconnaissance de la « rasd ». « La chancelière expose les erreurs qui ont été commises. La République arabe sahraouie autoproclamée n’est pas un État, il n’y a pas de reconnaissance de celle-ci dans le droit international […] J’ai expliqué au président et à son équipe au Palais du gouvernement que la République arabe sahraouie autoproclamée, en réalité, est la conséquence d’un processus préparé par le Polisario, avec le soutien de l’Algérie, et que le peuple sahraoui est d’environ 400.000 personnes, dont 360.000 sont au Sahara marocain et les 40.000 autres sont à Tindouf, territoire algérien. Où est donc l’Etat sahraoui ? Un élément fondamental pour qu’un État soit constitué est qu’il doit avoir une nation et un territoire », a souligné M. Mackay, en connaissance de cause.
Et si le dictateur vénézuélien, Nicolas Maduro, était derrière le revirement de Pedro Castillo?
Rodríguez Mackay, expert en droit international, affirme avoir “donné cette explication au chef de l’État, qui l’a comprise et lui a littéralement dit « allons de l’avant » pour activer le processus de retrait de reconnaissance”.
Or voilà, le président Castillo s’est dédit au bout de vingt jours. Une volteface spectaculaire qui n’est pas pour servir l’image de la république du Pérou, d’autant moins que ses leviers seraient actionnés depuis l’extérieur du pays des Incas. Le dictateur vénézuélien, Nicolas Maduro, allié du régime algérien grabataire, aurait en effet fait jouer ses relations non seulement auprès de son « compañero » Pedro Castillo, sans doute en a-t-il fait de même avec le nouveau président colombien Gustavo Petro, pour faire accréditer cette grossière imposture nommée « rasd ».