En désavouant l’entité fantoche « rasd » et en décidant de fermer la représentation du « polisario » à Naïrobi, -triste héritage du désormais défunt règne des Kennyata-, le nouveau président élu de la République du Kenya, a honoré sa promesse faite en mars 2022, alors qu’il était encore vice-président, donnant ainsi sa pleine mesure à sa stature de grand homme d’État.
La décision de M. Ruto dénote un sens élevé de pragmatisme, dénominateur commun de la nouvelle génération de chefs d’États africains, dont la politique s’inscrit sur le mode de la rupture avec les slogans tiers-mondistes creux, de surcroît en déphasage avec les nouvelles réalités géopolitiques.
En corrigeant la bourde « historique » de ses prédécesseurs, – reconnaissance d’une entité qui n’a de « république » que le nom-, M. Ruto met son pays en phase avec la légalité internationale, fondée sur le principe de respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale des États membres de l’ONU.
Par cette décision, le nouveau président élu de la République du Kenya, moteur de la croissance de la production régionale -le pays ayant contribué en moyenne à 18% de l’évolution de la production de la région d’Afrique de l’Est depuis 2014-, offre à son pays de belles opportunités de co-développement avec le Royaume du Maroc, dont le leadership africain ne s’est jamais démenti.
M. Ruto n’a d’ailleurs pas fait mystère de son admiration pour le leadership africain du Roi Mohammed VI, saluant le rôle clef du Souverain dans « la promotion de politiques de tolérance et d’accommodement au niveau de la région du Maghreb, ainsi que Sa contribution à la paix et à la sécurité mondiales ».
Maroc-Kenya: les annonces phares du président Rutu
Dans le communiqué conjoint, diffusé à l’issue de l’audience accordée au MAE Nasser Bourita, M. Ruto a annoncé l’ouverture d’une ambassade de son pays à Rabat; son engagement à travailler, de concert, avec le Roi Mohammed VI, pour « hisser les relations diplomatiques bilatérales au niveau de partenariat stratégique dans les 6 prochains mois »; accélérer immédiatement les relations économiques, commerciales et sociales entre les deux pays, notamment dans les domaines de la pêche et de l’agriculture et la sécurité alimentaire (importation d’engrais).
« Il s’agit également des domaines de la santé, du tourisme, des énergies renouvelables, de la collaboration en matière de sécurité, ainsi que des échanges culturels, religieux et interpersonnels », souligne le communiqué conjoint.
Une nouvelle page s’ouvre désormais dans les relations du Maroc et du Kenya, qui sont appelés à jouer un rôle de locomotive pour le développement de l’Afrique.