Sahara marocain: pourquoi la nouvelle position du Pérou est historique

La nouvelle position du Pérou, troisième plus grand pays d’Amérique du sud, a réduit au silence la pourtant très volubile machine de propagande algérienne. Un silence qui contraste avec les envolées virulentes de l’agence de « presque » algérienne, qui a érigé l’approximation et l’insulte au rang de « ligne éditoriale »!

Ce mutisme montre à quel point la nouvelle position de Lima a surpris la junte algérienne, qui n’a rien vu venir… À peine un an après la reconnaissance de la pseudo-« rasd » par le gouvernement de Pedro Castillo, célébrée à Alger comme « une victoire pour la cause sahraouie » (voir la dépêche de l’APS parue le 9 septembre 2021), ne voilà-il pas le même gouvernement péruvien remettre les pendules à l’heure en décidant non seulement le retrait de sa reconnaissance de la « république » fantomatique, mais aussi et surtout un soutien franc et ferme à l’intégrité territoriale du Royaume du Maroc et à son initiative pour l’octroi d’un statut d’autonomie pour le Sahara, à l’origine du lancement, en avril 2007, à New-York, du processus onusien pour trouver une solution politique au conflit créé de toutes pièces par la dictature militaire voisine.

Toutes proportions gardées, la nouvelle position de Lima ressemble à celle annoncée par Madrid le 18 mars 2022 et entérinée le 7 avril, lors de la visite historique à Rabat du président du gouvernement espagnol, M. Pedro Sanchez. Lima et Madrid soutiennent ouvertement l’intégrité territoriale du Maroc et son offre d’autonomie pour le Sahara, estimant à juste titre que leur soutien est conforme au droit international, tout en reconnaissant le leadership exclusif de l’ONU dans le traitement du dossier.

Une décision historique…

La nouvelle position de Lima, tout comme celle de Madrid, est historique. Il y a lieu de préciser qu’il ne s’agit pas de « gel » ou de « suspension » de la reconnaissance de la pseudo « rasd », actée depuis 1996, du temps de l’ancien président Alberto Fujimori. Il s’agit bel et bien de « RETRAIT » de ladite « reconnaissance ».  La nuance est importante… et ce n’est surtout pas le Ministre des Relations Extérieures de la République du Pérou, M. Miguel Ángel Rodríguez Mackay, qui dira le contraire. M. Miguel Ángel Rodríguez Mackay est juriste et expert en droit international.

Autre élément à relever, et il n’est pas des moindres: cette décision a été prise – et ce n’est pas un détail anodin-, sous la mandature d’un président issu de la gauche radicale, généralement sensible aux cris d’orfraie droit-de-l’hommistes. Le gouvernement de Pedro Castillo, à travers cette décision historique, a privilégié le pragmatisme aux idéaux utopistes éculés,  qui n’ont d’ailleurs jamais réellement servi les peuples. 

La décision du Pérou, tout comme celle de l’Espagne, l’Allemagne et les États-Unis, est bien réfléchie.

Derrière cette nouvelle dynamique, il y a évidemment un travail patient, discret mais efficace que la diplomatie marocaine n’a eu de cesse de déployer. Les actes sont plus parlants que les discours: sur les 193 pays membres des Nations Unies, 84% ne reconnaissent pas la pseudo « rasd », soit les deux tiers des pays africains, 68% des pays d’Amérique Latine et des Caraïbes, 96% des pays asiatiques et 100% des pays européens et nord-américains.