Intégrité territoriale des États: la position cohérente du Royaume du Maroc (Éclairage)

Le Maroc a réaffirmé jeudi, par la voix de son ambassadeur à Pékin, M. Aziz Mekouar, son soutien au principe d’ « une seule Chine » et, par ricochet, son rejet des velléités « indépendantistes » de Taïwan. En retour, l’ambassadeur de Pékin au Maroc, M. Li Changlin, a remercié le Royaume pour son « soutien constant à tous les dossiers vitaux pour la Chine », lors d’une conférence organisée à Rabat.

La position du Maroc soutenant l’intégrité territoriale des États membres de l’ONU est une constante. Elle ne souffre aucune ambiguïté, elle n’obéit à aucun calcul, encore moins à des circonstances, le cas échéant la crise suscitée autour de Taïwan, suite à la récente visite à Taipei de la présidente de la chambre des représentants américaine, Mme Nancy Pelosi.

Une autre preuve à l’appui de la cohérence de la position du Royaume concernant le principe de respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale des États: le Maroc a été l’un des premiers pays à avoir exprimé sans ambages son soutien à l’intégrité territoriale de l’Ukraine, suite à l’invasion de ce pays par la Russie en février 2022. Pour autant, le Maroc ne s’est pas aligné sur l’Occident et a refusé de participer au vote pour  des sanctions contre la Russie à l’Assemblée générale de l’ONU. La position du Maroc, qui est aussi celle d’autres pays africains, « mérite respect »,  avait salué le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, lors de sa récente tournée en Afrique.

D’aucuns se demanderaient pourquoi la Chine, par exemple, n’en ferait pas de même concernant le dossier du Sahara marocain. Il faut d’abord préciser que Pékin a souvent voté en faveur des résolutions du Conseil de sécurité soutenant la prééminence de l’offre d’autonomie marocaine pour le Sahara. La Russie, elle, s’est certes abstenue du vote, mais juste pour ne pas froisser son « allié historique ».

Cela dit, ni Pékin ni Moscou ne reconnaissent l’entité séparatiste à la botte d’Alger. Il faut noter que les deux capitales ont toujours opposé un niet catégorique à la participation de la fantomatique « rasd » aux Sommets UA-Pékin/UA-Russie.

Ce qui constitue déjà un acquis diplomatique pour le Maroc face à une Algérie qui a brillé par une interprétation à géométrie variable du principe de souveraineté des États. La junte renie ce principe dès qu’il s’agit du Maroc et ses droits légitimes sur ses provinces sahariennes. Une « position » qui ne lui fait certainement pas honneur…