Main tendue du Roi: pourquoi Alger se mure dans le silence

Alger n’a toujours pas pas répondu à l’offre de réconciliation faite par le Roi Mohammed VI, lors de son 23ème Discours du Trône, samedi 30 juillet 2022. Ce silence contraste avec les précédentes réactions fanfaronnes de la junte. Abstraction faite de la phraséologie creuse et parano, dont résonnent les médias aux ordres, les officiels algériens se murent dans un silence inaccoutumé, voire étrange.

Lors de la rencontre périodique du président Tebboune avec la presse, diffusée dimanche 31 juillet par la télévision publique algérienne, il n’y a pas eu un seul mot sur le Maroc!

En un mot comme en mille, nous sommes loin du hallali de circonstance.

Ce silence inhabituel soulève un « festival » d’interrogations. La junte est-elle encore impréparée à la réconciliation? Voudrait-elle d’ailleurs de cette réconciliation? Que lui resterait-il si elle venait à perdre son « ennemi classique »? Les appels royaux peuvent-ils être autre chose que cette procession de « pièges » sortis de l’imagination débordante d’une junte résolument hostile?

Il serait naïf de penser que l’offre de réconciliation du Roi allait être accueillie favorablement par un régime qui fait de la haine anti-marocaine une raison existentielle. Mais le silence de ce régime est cette fois intriguant. Voire. Douteux.

En effet, Alger a un besoin vital de sortir de son isolement. Outre sa rupture avec le Maroc, actée en août 2021, ses frontières sud (Mali), est (Libye), nord (Espagne), sont chaudes. Autant de goulots d’étranglement pour un régime déjà autarcique.

Et puis voilà, Alger, depuis l’arrivée au pouvoir de Tebboune fin décembre 2019, encaisse échec après échec sur le front diplomatique. Le dernier en date, son échec cuisant à décrocher le siège de la toute nouvelle Agence africaine du médicament (AMA), remporté par le Rwanda (82% des voix!). Autant dire une humiliation pour Alger…

Plus encore, le doute continue de planer sur le prochain sommet arabe, prévu en novembre prochain à Alger. Une échéance sur laquelle la junte mise gros mais qui peut, au mieux faire pschitt, au pire être annulée. On comprend donc pourquoi la junte se garde de sortir de ses gonds…  

La junte a un prix à payer pour ne pas manquer ce rendez-vous arabe crucial: revenir à de meilleurs sentiments envers le Maroc.