Coronavirus. Fouzi Lekjae osera-t-il réduire le salaire mirobolant du sélectionneur Vahid Halilhodzic

La crise épidémiologique qui sévit dans le monde est inédite non par sa mortalité mais par sa mutation et la rapidité de sa dissémination d’un pays à l’autre et d’un continent à l’autre. Du coup, la planète entière est minée par une crise sanitaire sans précèdent mais aussi par une grande crise économique qui, selon les experts, serait plus dure que celle de 1929.

Depuis l’apparition du coronavirus et la déclaration de l’état d’urgence, toute l’économie mondiale est à l’arrêt comme elle ne l’a jamais été auparavant. L’industrie, le commerce, les services, le transport aérien et maritime, voire les commerces de proximité, sont immobilisés jusqu’à nouvel ordre à cause de cet ennemi invisible. Du coup, des dizaines de millions de gens sont au chômage y compris dans le sport puisque toutes les compétitions nationales et internationales ont été suspendues. Des fonds de solidarité ont été créées partout pour venir en aide aux entreprises en difficulté, aux salariés et aux métiers indépendants.

Dans le football européen, les clubs qui se sont retrouvés dans la disette faute de compétitions, de sponsors et de droits TV ont été contraints de réduire les salaires des joueurs professionnels. Dans certains pays comme l’Italie, ce sont les joueurs et les entraîneurs qui ont pris l’initiative de demander une réduction drastique de leurs salaires comme c’est le cas pour la Juventus.

Ce faisant, Cristiano Ronaldo va renoncer à 4 millions d’euros de son salaire pour la période allant de mars à juin. Il en est de même pour les joueurs du Barca, qui sous la houlette de Messi, ont consenti une baisse de 70% de leurs salaires.

Partout dans le monde et face à la pandémie et les conséquences désastreuses qu’elle aurait sur les clubs, les joueurs et les entraîneurs ont fait des sacrifices financiers. En Angleterre, le sélectionneur national Gareth Southgate a accepté la baisse de 30% de son salaire en ces temps de crise de coronavirus où l’esprit de solidarité est devenu une obligation.

Au Maroc, on n’a pas eu vent du sélectionneur national, Vahid Halilhodzic, depuis que les Lions de l’Atlas se son cassé les dents sur la petite équipe de la Mauritanie. Le technicien français qui n’a que quelques jours d’entraînement dans son compteur avec l’équipe nationale perçoit un salaire mirobolant de 90.000 euros par mois (soit plus de 100 millions de nos centimes). Le sectionneur national touche par mois 37 fois le smig d’un ouvrier ou salarié marocain.

En ces temps de crise, ce «génie» de football, comme le fut son compatriote Hervé renard avec les résultats que l’on connaît, doit consentir un effort financier comme le font ses confrères dans tous les pays du monde?

Au moment où les riches et les pauvres au Maroc contribuent à l’effort de solidarité pour lutter contre le coronavirus et ses conséquences, il est anormal que le président de la FRMF continue à verser un salaire aussi faramineux à un entraîneur qui ne fait rien.

On vit une période exceptionnelle où tout commence à déroger aux règles préétablies y compris les contrats signés avec les joueurs et les entraîneurs. Fouzi Lekjae a le devoir de négocier une réduction du salaire de Halilhodzic si ce dernier ne veut pas comprendre qu’il doit le faire de son propre gré. Son staff technique, notamment son adjoint Landry Chauvin, et l’entraîneur des gardiens. Gilles Morisseau, qui doivent toucher des dizaines de milliers d’euros ont l’obligation eux aussi de réduire leurs salaires pendant qu’ils sont payés à ne rien faire. Sinon, le président de la fédération dispose de tous les droits de prendre les mesures draconiennes pour défendre les intérêts de notre pays dans ces circonstances difficiles. La propagation du coronavirus a rendu caducs les termes des contrats que l’on pourrait revisiter quand le monde sera débarrassé de cette pandémie.