France Inter, Radio publique française, est revenue le 17 Mai sur la liesse populaire suscitée par la réouverture, dans la nuit de mardi à mercredi, des points de passage de Ceuta et Mélilia, – « On se serait cru un soir de la Saint Sylvestre!-« , mais aussi et surtout sur cette embellie historique que connaissent les relations diplomatiques entre le Maroc et l’Espagne, depuis la reconnaissance par Madrid de la souveraineté du Maroc sur son Sahara, le 24 mars 2022.
Sur Sebta et Mélilia, voici l’analyse de France Inter, par la voix de son chroniqueur Anthony Bellanger: « L’Espagne a fini par trancher. Elle a fait un calcul froid: Ceuta et Melilla ne peuvent se passer du Maroc. Pendant les deux années de blocus, les enclaves n’ont survécu que sous perfusion madrilène. Donc, si l’Espagne veut les conserver, il faut s’entendre avec le Maroc ».
« Ceuta et Melilla renouent avec le Maroc » sur https://t.co/NFBUMQmU9r via @franceinter
— Anthony Bellanger انطوني (@a_bellanger) May 18, 2022
Quant à la question du Sahara, le Maroc n’était surtout pas à court d’arguments pour amener Madrid à franchir le pas. « Pour Rabat, l’Espagne ne peut, à la fois, défendre sa souveraineté sur ses enclaves en territoire marocain -pour le Maroc, Ceuta et Mélilla sont des colonies- et, d’autre part, éviter de se prononcer sur le Sahara occidental, ancienne colonie espagnole« , relève le chroniqueur de France inter, à juste titre d’ailleurs.
L’erreur fatale d’Alger
Seul hic pour Madrid, « ses relations avec l’Algérie, grand fournisseur de gaz », relève-t-il encore. « Or, les Algériens ont fait une énorme erreur: tout à leur volonté de punir le Maroc, ils ont fermé le gazoduc Maghreb-Europe », pointe-t-il. « Les Algériens ont voulu punir le Maroc en jouant de l’arme gazière, comme la Russie. Mais n’est pas la Russie qui veut, surtout après l’invasion de l’Ukraine », enfonce le chroniqueur de France Inter.
« L’Espagne – qui a vu ses livraisons de gaz divisées par deux à cause de l’Algérie – n’a pas voulu céder, et Alger se retrouve aujourd’hui sans son client espagnol et avec Madrid dans les bras du Maroc… qui, lui, n’a pas déboursé un centime pour cela ! Une déculottée diplomatique comme j’en ai rarement vu ! », assène-t-il.