Ce samedi 23 avril est passé sans mot dire, sous nos altitudes, sur cet OCNI (Objet culturel non identifié) nommé Livre.
Pourtant, c’était sa Journée Internationale qu’on aurait aimé célébrer comme il se doit. Pas de chance ! On n’en parle pas. Il est aux oubliettes. Il est « incélébrable ». On rase sa journée des agendas. De la même manière que rien ne semble émouvoir les préposés à la gestion de la chose culturelle par rapport au sort réservé à ce parent pauvre.
Pourtant, depuis des lustres qu’on tire la sonnette d’alarme par études et recommandations réunies.
Probablement, la toute récente sortie en la matière est à l’actif du CESE qui avait planté le topo tout en émettant des pistes de sortie de ce long interminable tunnel où patauge le Livre. Et puis, il y a le HCP qui avait dressé, lui aussi, le tableau de la situation.
On apprend ce qu’on sait déjà: la crise du livre est le pendant de la crise de la lecture. Les deux exacerbant la crise de l’édition. Un « beau » triangle !
On ne lit pas ou plus ou peu. 2 à 3 minutes en moyenne quotidienne ! Plus de 60% des établissements scolaires ne disposeraient pas de l’ombre d’un rayon d’une bibliothèque ! Les subventions injectées par le département de tutelle ont ajouté un tout petit chouia de volumes sans plus ! Pour l’édition, les tirages relèvent du confidentiel ! S’agissant de la situation du marché, mieux vaut ne pas aller chercher l’affluence chez les libraires. Sans omettre que certains prix affichés ne sont pas pour séduire ! Les événements livresques, on peut toujours regretter le bon vieux temps !
La cause ? On peut parler de tout et de rien: de l’école à l’internet en passant par la famille.
Sauf que, ne serait-ce que pour l’histoire de l’impact des nouvelles technologies et ce que cela charrie, il faut nuancer.
Sous d’autres cieux, où les personnes sont plus et mieux connectées, la lecture se porte plutôt bien. Les chiffres de la Rentrée littéraire en livrent la démonstration grandeur nature.
Plus, sous d’autres cieux on célèbre le Livre et, ce samedi 23 avril, on n’a pas oublié de le fêter. Entre manifestations dédiées et autres événements concoctés pour l’occasion dans les librairies où on a offert des livres et des roses !
Pour ceux qui pensent, sans le dire, que ce n’est pas dans l’échelle des priorités on n’aura que le silence à leur renvoyer. En lisant, à haute voix, un énième chapitre de la prière de l’absent !
Du gouvernement aux responsables territoriaux, en passant par le corps enseignant et les acteurs de la société civile, tout un chacun est attendu pour agir sur ce rayon. La problématique est trop sérieuse pour être prise à la légère !