LE JOURNALISTE « MAROCOLOGUE » PIERRE PUCHOT S’EMMÊLE LES PINCEAUX DANS « LE MONDE DIPLOMATIQUE »

Un insolite ciblage médiatique sur notre pays en pleine horreur pandémique planétaire. Je ne prétends pas défendre le Maroc. Il se défend tout seul. Je veux surtout parler ici d’un acte de presse bâclé et d’une approche intellectuelle approximative. Pas de recul, exigence ou mise en perspective, ni respect des règles du métier.

S/t L’ enquêteur Pierre Puchot

Pierre Puchot, 40 ans, ex-journaliste à Mediapart et au quotidien La Croix, vient de publier dans le mensuel français « Le Monde Diplomatique » une « enquête » à la fois expédiée et apocalyptique sur le Maroc. Un truc à la va-vite ou le fourre-tout le dispute à l’ inconsistance.

Pierre Puchot a déjà écrit quelques bouquins sur le « jasmin tunisien ». Il prétend fièrement y avoir joué un rôle actif quand il était à Mediapart.

Apparemment, la Tunisie est une source tarie! Il y a chez lui un certain zèle et précipitation pour faire jaillir une autre source, ou un autre fonds de commerce, plus à l’Ouest. L’ambition du « tunisologue » de muer en « marocologue » !!

Dans son roman paru en 2014 « La Traversée du Chien » Pierre Puchot évoque ainsi son personnage Bruno:  » Il échoue finalement à Tunis, ville démembrée qui s’éveille elle aussi à l’histoire, où il s’accomplit le temps d’une révolution.»

On lui demandera gentiment, d’ores et déjà, d’aller poursuivre son « accomplissement » journalistique et existentiel loin de chez nous !! Que ses pierres le retiennent! Comme on dit au Maroc!

S/t Un article en ligne…en accès libre…gratis !!

Dans un tweet du lundi 6 avril 2020, Puchot est tout comblé, ravi et fier d’annoncer :  » Le Monde Diplomatique met en accès libre mon enquête sur l’état du Maroc, de sa gouvernance, et son impasse économique et sociale ». Il ajoute même : « Bonne lecture! » !!??

Générosité, altruisme, bienveillance du vénérable « Monde Diplomatique » qui (malgré ses difficultés financières) met en accès libre son écrit qui cogne sur le Maroc !

La gratuité au service de la propagande ou de la campagne!! On ne sait plus! D’autres articles du même numéro restent payants réservés aux abonnés.

Sans être parano. N’ y aurait-il pas quelque part une bonne petite  » intrigue » de certains que le Maroc dérange?

Alors que la planète traumatisée, souffrante compte ses morts dans l’incurie et l’incompétence face au virus (avec les pays riches, les maîtres du monde assommés) le Diplo trouve le temps, l’énergie et le mental de « s’occuper » du Maroc. Drôle de priorité ! Drôle de timing!

Un papier comme un cheveu sur la soupe « médiatique » en pleine tragédie d’une humanité mortifiée et confinée.

Dans les pages 4 et 5 (entre un article sur « Le refus de Sartre » p.3 … et un autre sur la « Débandade américaine en Afghanistan » p.6), Pierre Puchot tape sur la LGV (ligne à grande vitesse du Maroc), sur les autoroutes, le système éducatif, les zones économiques et industrielles, le Port Tanger-Med, les infrastructures culturelles, les droits de l’homme, les libertés individuelles et collectives, les politiques de développement, etc.

Bien évidemment, un écrit dans la presse internationale ne peut pas être ignoré. Il peut même attirer l’attention sur tel ou tel point. C’est le rôle de la bonne presse… y compris Le Monde Diplomatique…que nous avions connu mieux inspiré … avec des ténors !! Mais là, on s’en doute!

S/t Un titre inouï qui a anéanti la crédibilité de l’article

AU MAROC, « ON TE TRAITE COMME UN INSECTE »

Rien que ça ! Titre énorme, racoleur, gras, gros, étalé en lettres géantes sur la largeur de 2 pages. Journalisme spectacle! Une titraille qui a « tué » la crédibilité du propos. Ce n’est plus de l’ analyse mais de l’anecdote.

Mais d’où vient ce titre ?

C’est la formule de Samira T, 30 ans, produit du système éducatif marocain, pourvue d’un job, prof de français dans un collège public à Tanger. Elle touche 520 euros par mois, près de 5.800 dh, deux fois le smig marocain. Interrogée par Puchot, elle se plaint. Normal, c’ est l’exercice de son entière liberté d’expression.

Voici les mots de Samira tels que cités par Pierre Puchot : «Le Maroc, c’est simple: il n’y a rien à faire, la galère est partout, même pour retirer le moindre papier administratif… On te traite comme un insecte».

Il n’a gardé que cette formule finale… qu’il a fait précéder du nom « Maroc » dans le titre! Une pernicieuse manip’!

Les mots « rien à faire », « galère », peuvent être dits par n’importe quel jeune en Europe, en Amérique ou ailleurs!

Mais Samira a raison quand elle parle de ces employés ou fonctionnaires derrière des guichets ou des comptoirs. Au comportement irrespectueux ou détestable. De sales caractères et des ronds de cuir comme il en existe partout.

Samira aurait pu réagir, dénoncer l’indélicatesse du fonctionnaire auprès de son chef, demander des sanctions. Il y a une opinion publique forte, au temps du Net, partout dans le monde. Les Marocains n’acceptent plus les abus des petits potentats des guichets.

On a tous subi des vexations lors du renouvellement de la carte de séjour d’étudiant en France ou face à des policiers des airs et des frontières agressifs. Mais on ne tape pas sur tout un peuple. Ce sont des individus et chacun agit selon son éducation et sa conscience.

Mais que Pierre Puchot généralise l’état d’âme de Samira, son ressenti métaphorisé par l’insecte, face à un bureaucrate idiot, et ensuite qu’il le fasse porter à 40 millions de Marocains!! Non ! Un journaliste sérieux ne tombe pas dans cette facilité !

Avec Franz Kafka, c’est un tout autre type de lecture! Dans sa nouvelle « La Métamorphose », le personnage « Gregor Samsa » se réveille un matin, transformé en « horrible insecte ».

S/t Dérives généralisatrices et tendancieuses

Avec un regard d’étranger, peut-on faire des papiers supposés objectifs et d’analyse sur la situation en France et les titrer  » exclusivement » avec des « cris » de colère de mécontents comme ceux des « gilets jaunes » ? Non!

En 2018, un « gilet jaune » avait dit à un reporter de France Inter:  » Je mange de la merde, les produits les moins chers possibles. On n’en peut plus! »

Ou bien cet autre « gilet jaune » qui disait: « Macron doit (…) en finir avec le mépris qu’il nous renvoie sans cesse. Il méprise le monde ouvrier, c’est insupportable ! »

Peut-on parler de la situation générale en France sur la base « exclusive » d’une étude de l’Institut national de la statistique et des études économiques sur la pauvreté dans ce pays ? Non!

L’INSEE « dans sa dernière étude annuelle provisoire (définitive en septembre 2020) portant sur l’année 2018″ avance que  » le taux de pauvreté en France avoisine les 14,7 % de la population », 9,3 millions de pauvres..

Tout est complexe, nuancé et relatif. L’Etat français, au vu de ces chiffres sur la pauvreté, ne va pas, quand même pas, arrêter de financer à coups de millions d’euros l’art contemporain!

On ne comprend pas pourquoi Pierre Puchot reproche au Maroc même les dépenses d’ infrastructures culturelles. Tout le monde aura compris qu’on ne vit pas que de pain… ni en France… ni ailleurs !!

S/t Une avalanche déstructurée de critiques

Ceci étant dit, Puchot a tout critiqué. Le budget selon lui excessif de la Sécurité (qui permet au Maroc de se protéger et protéger l’Europe du terrorisme). La nouvelle promenade de Tanger. Les trottoirs d’Agadir, dont l’entretien relève du job de la commune. Il y a de bons et de mauvais élus partout… et il ne le sait pas.

Agadir une ville qui, selon lui, a été oubliée. Il compare avec amertume la « magnificence » de la gare ferroviaire de Marrakech avec la gare routière « suintante et jaunie » d’Agadir. Une belle déclaration d’ « amour » à Agadir que nous applaudissons. Son enquête est aussi traversée par une fixation sur la stratégie ferroviaire du Maroc. Bizarre !!

Il a même déploré l’absence du Souverain à l’enterrement de Jacques Chirac en 2018 et au Sommet Russie-Afrique à Sotchi !! Quel toupet! Ce sont des questions qui relèvent des choix souverains du Royaume. Mais de quoi il se mêle ?

Et aussi cette évocation de l’indice de Développement Humain ( IDH) du Maroc classé au rang 121 derrière l’Algérie (82) et la Tunisie ( 91).

Voulant se rassurer, il prend à témoin le PNUD qui, dit-il, « ne ment pas ». Il n’a pas si bien dit ! Toute la planète sait que les chiffres et statistiques fournis par le régime algérien, dans tous les secteurs et tous les domaines, à tous les organes de l’ONU, sont faux et bidonnés.

Le Maroc et la Tunisie sont ouverts sur le monde et connectés. Ils ne cachent rien et ils ne le peuvent pas. Contrairement au régime opaque de l’Est chez qui le mensonge est une seconde nature. Ça fait grimper dans les classements.

Il n’a pas oublié bien-sûr la phraséologie emphatique sur le « hirak » du Rif qui, selon lui, « incarnerait la contestation populaire », ni plus ni moins !!

La comparaison avec la dictature militaire algérienne lui fait dire que le Maroc se dirige vers une situation similaire avec « cooptation et répression ». Et aussi cette comparaison avec l’Etat policier de la Tunisie de Ben Ali … Un copier/coller non fondé!

Bref Apocalypse Now !!

S/t. Où va le Maroc?

Une question bateau dans la presse :  » Où va ceci ou va cela ? »

A sa question angoissée « Où va le Maroc? » On lui répondra : Le Maroc est lucide sur ses atouts et ses difficultés. Au vu de ses moyens, il fait de son mieux. Il va dans la bonne direction!

Le Maroc est gouverné. L’ Etat stratège qui connaît les attentes et les besoins est à l’écoute. Les pouvoirs publics agissent avec la participation des élites et d’une société civile forte dont le dynamisme est réel.

Malgré des ressources limitées, le Maroc a toujours pour objectif le bien-être de sa population. Il n’est jamais dans l’autosatisfaction ou le déni. Preuves en sont les diagnostics faits sans complaisance par le Souverain sur les défaillances de certaine secteurs, les inégalités sociales et les disparités territoriales, connues et identifiées.

Mais on peut aussi demander au journaliste Puchot « : Où va le Monde? » Pas Le Monde Diplomatique ! Mais le Monde tout court! Dans un contexte de pandémie qui a nivelé une humanité impuissante face au virus!

La suffisance accompagnée de condescendance d’un modèle sur un autre, ou d’un groupe humain sur un autre sont devenues intolérables.

La France est une amie et alliée depuis toujours. Une amitié pérenne faite de respect mutuel, de coopération utile et fructueuse pour les deux, nourrie de liens et d’ échanges humains puissants.

L’ Internet et ses déclinaisons ont tout bouleversé. Avant, les sources d’information et les vecteurs d’analyse étaient rares et le rôle de certains organes de presse nationale ou internationale était décisif.

Aujourd’hui, on ne peut plus rien cacher, enjoliver, maquiller, ou manipuler. Tout est sur le Net. Les réalisations et les échecs. L’image réelle de tout pays… quel qu’il soit… est connue.