Après Mohamed Abdallah, ex-gendarme devenu militant anti-corruption, expulsé le 21 août 2021, les autorités espagnoles ont l’intention d’extrader un autre dissident des rangs de la police, Mohamed Benhlima, lanceur d’alerte.
« Les autorités espagnoles savent pertinemment quel sort tragique attend Mohamed Benhlima s’il est expulsé. Ces deux dernières années, les autorités algériennes ont multiplié les poursuites éhontées contre des militant·e·s, cherchant à réprimer toute forme d’opposition », a dénoncé Amnesty International, par la voix de Amna Guellali, directrice régionale adjointe pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient.
« En vertu du droit international, nul ne doit être renvoyé dans un pays où il risque d’être soumis à la torture ou à d’autres formes de traitements cruels, inhumains ou dégradants. L’expulsion de Mohamed Benhlima constituerait une grave violation des obligations de l’Espagne aux termes du droit international relatif aux droits humains », a-t-elle averti.
Mohamed Benhlima risquerait sinon 10 ans de prison ferme, la peine de mort si jamais il est extradé vers l’Algérie. Motif: avoir simplement dénoncé la corruption dans les rangs des hauts-gradés de l’armée algérienne en 2019.
Dans une affaire similaire, les autorités espagnole ont extradé le 20 août 2021 l’ancien militaire et demandeur d’asile Mohamed Abdellah, qui avait trouvé refuge en Espagne en novembre 2018 après avoir accusé publiquement l’armée algérienne de corruption. À la suite de son extradition, cet homme a été conduit directement au centre de haute sécurité « Antar » d’Alger. À ce jour, il est toujours emprisonné. Lors d’une audience judiciaire le 2 janvier 2022, il a déclaré publiquement avoir été soumis à la torture et à d’autres mauvais traitements en détention.