« Depuis janvier 2021, la compagnie nationale des hydrocarbures, Sonatrach, a vendu au moins 50 mille tonnes de gaz de pétrole liquéfié (GPL) à Israël via un important intermédiaire sur le marché mondial des hydrocarbures », dévoile le journal en ligne, Algérie Part.
Selon la même source, cet intermédiaire s’appelle VITOL, leader mondial du trading de l’énergie. « La Sonatrach a vendu plusieurs cargaisons de GPL à VITOL et ce dernier a affrété des navires qui ont transporté le GPL algérien pour l’expédier jusqu’à Israël afin de le livrer à l’Eilat Ashkelon Pipeline Company (EAPC), société israélienne qui exploite plusieurs pipelines de pétrole brut et de produits pétroliers raffinés en Israël, notamment l’oléoduc Eilat Ashkelon – qui transporte du pétrole brut à travers le sud d’Israël, entre la mer Rouge et la mer Méditerranée ».
Mode opératoire
« La Sonatrach et VITOL ont opéré des manoeuvres très insidieuses », assène Algérie Part qui lève le voile sur le mode opératoire utilisé. « Les navires quittent le port d’Arzew dans la wilaya d’Oran et observent ensuite une halte en Méditerranée, le plus souvent au niveau des côtes grecques, avant de rallier ensuite Ashkelon en Israël ».
Parmi ces navires affrétés, SUNNY GREEN, de type LPG Tanker. Ce dernier « navigue actuellement sous le pavillon de Panama, et a été utilisé à plusieurs reprises par VITOL pour transporter le GPL algérien jusqu’en Israël ».
« Le 10 mai 2021, le navire Sunny Green a transporté une cargaison de GPL algérien depuis le port d’Arzew, au moins 5000 tonnes de GPL, pour la livrer au client israélien EAPC. Le navire a navigué jusqu’à Kalamata en Grèce avant de repartir discrètement vers Ashkelon. Le Sunny Green a réédité la même livraison de GPL algérien à l’EAPC le 11 juillet 2021 et VITOL va utiliser un autre navire, le Ventura Gas de type LPG Tanker qui navigue actuellement sous le pavillon de Liberia, pour livrer du GPL algérien à Ashkelon le 2 septembre 2021 », relate la publication.
« Pour préserver le secret autour de ces livraisons du GPL algérien à la société israélienne EPAC, VITOL recourt à ce qu’on appelle le transfert de navire à navire. Il s’agit d’un subterfuge qui permet de transférer en mer ouverte des marchandises entre des navires placés côte à côte, à l’arrêt ou en déplacement. Les cargaisons ainsi transférées comprennent les marchandises en vrac, le pétrole, le gaz naturel et d’autres produits issus du pétrole brut. Et c’est ainsi que le navire GAS HONOUR, de type LPG Tanker naviguant actuellement sous le pavillon de Panama, a été utilisé à plusieurs reprises pour reprendre la cargaison algérienne du Sunny Green qui assure le transfert du GPL de Sonatrach jusqu’au large des côtes grecques. C’est, ensuite, le GAS Honour qui prend en charge la livraison finale de ce GPL made in Algérie jusqu’au port d’Ashkelon ».
Et Algérie Part d’ajouter: « Ces opérations se sont déroulées au moins à deux reprises, à savoir le 16 juillet 2021 et le 16 décembre 2021 ».
Algérie-Israël, le filon secret et très juteux du gaz
« Chaque cargaison rapporte près de 10 millions de dollars USD à la Sonatrach. C’est naturellement VITOL qui rémunère Sonatrach et revend ensuite le GPL algérien à la société israélienne EAPC. Ce montage permet à la direction générale de Sonatrach de récuser toute relation directe avec un client israélien se conformant ainsi aux dogmes de la politique étrangère de l’Algérie laquelle refuse toute normalisation des relations diplomatiques ou commerciales avec Israël au nom de la défense de la cause palestinienne », souligne Algérie Part.
« Le PDG de Sonatrach Toufik Hakkar a demandé aux services de la direction des Affaires juridiques et activité Commercialisation de garder le secret autour de ce dossier très sensible. Aucune information ne doit être ébruitée pour ne pas compromettre les autorités algériennes, avait instruit sévèrement le PDG de Sonatrach qui ne veut, visiblement, pas mettre un terme à ce juteux contrat « israélien » de VITOL ».
Ce business « secret » entre l’Algérie et Israël met en évidence l’hypocrisie du voisin de l’est, qui a remué ciel et terre suite à la « normalisation des relations diplomatiques entre le Maroc et « l’entité sioniste ».