Les avocats algériens entameront, jeudi, une grève « illimitée » pour protester contre le nouveau régime fiscal introduit dans la loi de finances 2022.
La décision de ce débrayage national a été prise à l’issue d’une assemblée générale extraordinaire de l’Union Nationale de l’Ordre des avocats (UNOA), organisée le week-end dernier à Constantine.
« Après un large débat, les représentants des barreaux au niveau national ont décidé à l’unanimité d’un boycott total de l’activité judiciaire. Il s’agit d’une décision courageuse prise souverainement par une assemblée générale à laquelle, pour la première fois dans l’histoire, tous les barreaux au niveau national ont participé », a indiqué le président de l’Union nationale des barreaux, Brahim Tayri, cité par les médias locaux.
Pour rappel, les robes noires ont boycotté le travail judiciaire du 29 novembre au 2 décembre dernier à l’appel de l’UNOA pour protester contre les nouvelles dispositions de la loi de finances.
La corporation des avocats a, en effet, dénoncé « la non-constitutionnalité de l’article 24 de la loi 13-07 régissant la profession d’avocat » dès son annonce, considérant que ce projet de loi, déjà adopté par le Parlement, « met au même niveau le commerçant, l’artisan et l’avocat ».
En novembre dernier, les robes noires avaient boudé les cours et les tribunaux de plusieurs wilayas, en réponse à l’appel à la grève lancé par l’UNOA.
Les avocats ne sont pas contre le fait de payer des impôts, mais ils préfèrent être soumis à un système de déclaration obligatoire de leurs affaires et être imposés en conséquence, relève l’UNOA, qui avait adressé une correspondance aux autorités compétentes leur demandant d’annuler l’article 24 de la loi 13-07 régissant la profession d’avocat de la loi de finances 2022.