Le 18 décembre 1975, un jour de l’Aid El Kebir, 45.000 familles marocaines ont été expulsées manu militari par le régime du sinistre colonel Houari Boumediene, de son vrai nom Mohamed Boukarrouba. 46 ans après, ce régime à la moralité défaillante ne veut toujours pas reconnaître sa responsabilité dans cet acte ignoble. Dans ce qui suit, le Collimateur reproduit in extenso le communiqué du Collectif International de soutien aux familles d’origine marocaine expulsées d’Algérie en 1975.
Des faits et une question
Inlassablement, 46 années après les faits, il y a lieu de les rappeler, comme un devoir de mémoire et non une stérile complainte.
Le rappel est celui de l’expulsion de 45.000 familles marocaines, arbitrairement et sans sommation, expulsées d’Algérie en décembre 1975, alors que le monde musulman fêtait l’Aid El Kebir. Une fête au caractère sacré, ancré dans la bienveillance et le pardon à l’égard d’autrui, dont la nature précitée n’en rendra les faits que plus inhumains encore.
Les familles meurtries physiquement par le froid, psychologiquement par la violence de l’expulsion, se retrouvent soit chez des membres de leurs familles qui leur offrent le gîte de solidarité, soit sous les tentes dressées à la hâte par les autorités marocaines, hébétées elles aussi par la surprise. Les expulsé(e)s n’ont que leurs yeux pour pleurer car pour le reste tous leurs biens mobiliers, immobiliers, sont restés à l’extérieur des frontières marocaines, là, en face, en Algérie, dans ce pays auquel ils.elles ont donné beaucoup d’amour, de solidarité lors des combats pour l’indépendance…
Au-delà de la détresse de reprendre une vie à zéro, il subsiste une question, lancinante, désespérante, à laquelle ne répond personne: POURQUOI ?
Une question et des réponses
Il y a lieu de répondre à ce POURQUOI et l’examiner sous ses multiples facettes, non par soif de vengeance ou de haine mais bien pour rendre hommage à ces milliers de personnes dépossédées, au-delà des biens matériels, de leur dignité humaine. Comme un devoir de mémoire, un désir de reconnaissance, une volonté de lecture historique des parcours d’immigration, des hommes et des femmes ont constitué des associations et ont porté ce pan d’histoire aux rangs national et international, la faisant ainsi sortir des ténèbres dans lesquelles il avait été plongé.
Un hommage soutenu est à rendre à ces associations qui se sont battues, sans compter, avec des moyens financiers et humains limités. Elles continuent ce travail sans férir, avec une approche sociale et humaine qui force le respect. En continuité à cet élan, le CiMEA-75 apporte son soutien total à ces actions et invite à couronner cet engagement par une mutualisation des efforts et une coordination avec l’ensemble des associations, sur la base d’une charte claire et partagée.
Par ailleurs, le Collectif CiMEA-75 qui s’est constitué en date du 28/02/2021, plaide quant à lui pour la recherche de pistes de travail par la voie juridique et le plaidoyer politique afin :
– Que le pouvoir algérien reconnaisse ce drame humain,
– De faire la lumière, de manière objective, sur les faits et de les reconstituer dans leur globalité afin de réhabiliter et de préserver la mémoire des victimes directes et indirectes,
– D’envisager la réparation morale et matérielle de cette injustice,
– D’ouvrir les frontières entre les deux pays concernés afin de permettre aux familles et proches de se reconstituer…
Le Collectif CiMEA-75 tient à saluer la collaboration active et solidaire qui s’est forgée entre lui et l’Organisation Marocaine des Droits Humains (OMDH) et qui sera concrétisée publiquement et officiellement dans les jours à venir.
Le Collectif CiMEA-75 compte poursuivre ses travaux, guidé par la vérité historique, le rassemblement des peuples dans la paix et la solidarité humaine. Il invite toutes les associations et constituantes de la société civile à venir le rejoindre pour faire de cette mobilisation une réussite pour renforcer les droits humains.
Collectif International de soutien aux familles d’origine marocaine expulsées d’Algérie en 1975.