Anass Habib, le chant des lumières

Anass Habib est un nom à retenir. Une voix qui voyage, qui crée des passerelles. Ce chanteur marocain est une « Kantara », un pont érigé entre le Maghreb et le Machrek Arabe (Orient). Ce natif de Fès a choisi – depuis son âge tendre de chanter. Car quand il le fait, dans les fêtes scolaires, tout le monde s’arrêtait. A ce moment crucial, il a su qu’il est différent et que sa voix porte le cachet d’un destin particulier. Il donnera son premier concert à l’âge de 12 ans, c’est son premier baptême de feu marquant ainsi le début de son pèlerinage dans les confins reculés du répertoire vaste des chants maronites, et des chants chrétiens du Moyen Orient, des chants soufis et andalous ainsi que des chants séfarades médiévaux.

Ce parcours atypique relève de sa ténacité et de sa détermination. Cette dernière l’a amené à renoncer à ses quatre années d’étude en littérature anglaise si éprouvantes, pour se consacrer à ce registre musical rarement abordé au Maroc. C’est grâce à la voix de la Diva Faïrouz, écoutée sur les ondes de la radio où elle chantait à capella des liturgies maronites, qu’Anass Habib a décidé de suivre – de plein gré – l’appel lointain du chant tout en prenant le chemin de l’exil.

 

 

 

 

Il va entamer son périple par un passage initiatique en Syrie où il s’est perfectionné dans le chant auprès de grands Maîtres de Damas et d’Alep ; puis il a séjourné au Liban auprès de la chanteuse Ghada Shbeir pour démystifier l’univers du chant Syriaque et rejoindre à Paris Sœur Marie Keyrouz, maîtriser les techniques du chant et la pose de la voix. Son assiduité et son engagement envers cet amour du chant ont fait de lui un vrai ambassadeur de ce répertoire moins connu au Maroc.

Depuis 2008 à ce jour, Anass Habib a présenté plusieurs concerts à travers plusieurs pays: Maroc, France, Pologne, Belgique, Pays-Bas, Luxembourg, Afrique du Sud… etc. Il est passé au stade de la transmission en donnant des masters classes et en enseignant la musique arabe et les musiques sacrées du Moyen-Orient surtout les modes, les rythmes, les techniques du chant arabe classique et des chants sacrés.

Sur scène, Anass Habib n’a pas besoin d’être accompagné. Il chante à cappella où il lègue à sa voix ce timbre ineffable qui nous offre le voyage comme un don exceptionnel de la félicité. Il chante avec une voix suave, accompagné par ses musiciens qui ne sont que ses compagnons de route. Ces concerts sont le berceau d’une musique ancestrale qui n’a jamais porté des rides.

Ce chanteur croit avec une certitude inébranlable que la voix est le premier instrument de musique de l’homme. Cette voix, qui a meublé la solitude de l’homme tout en l’accompagnant tout au long de son périple sur cette terre. Anass Habib, incarne avec délicatesse, cette voix qui apaise l’âme tourmentée et qui nous rappelle notre fragilité et notre besoin d’avoir la force de continuer à parcourir ce long chemin de la vie.