Le Mouvement Populaire et l’Union Constitutionnelle s’attendaient, peut-être, à une gentillesse de la part du Rassemblement National des Indépendants. Les deux partis nourrissaient un mince espoir en pensant au bon vieux temps, qui n’avait pas trop duré, lorsqu’ils étaient dans le défunt bloc nommé Wifak. Au moment où ce dernier avait imité la défunte Koutla démocratique. Deux blocs bloqués par les vicissitudes de l’Histoire. Morts et enterrés. Le dernier coup de grâce est tombé tel un couperet. Les solidarités n’étant pas faites pour durer. La messe est dite.
Or, il faut dire qu’avec leur faiblesse numérique, 29 et 18 sièges respectivement, l’Epi et le Cheval ne pouvaient peser dans la balance arithmétique des calculs de la puissante majorité tripartite constituée autour de la Colombe. Le président du RNI et chef de gouvernement désigné, pour ne pas s’encombrer, a fait l’économie d’inconséquentes tracasseries. Aziz Akhannouch n’ayant pas besoin, pour plus d’efficacité, de traîner des boulets aux pieds.
Maintenant, toute la question est de savoir comment MP et UC vont faire leur apprentissage sur les bancs de l’opposition. Ni Laenser ni Sajid ne pourraient ouvrir de salles de classe pour leurs parlementaires.
Du coup, on comprend les raisons pour lesquelles ils se sont installés dans un assourdissant silence. Et puis ils ne s’entenderaient avec personne dans l’opposition. Esseulés, les deux partis devront apprendre à apprendre comment se poser et s’opposer. Surtout, ils vont devoir apprendre à être ! Tout simplement, aussi compliquée que soit la situation.
L’UC aura fait le choix d’être dans le « soutien critique », un concept qui n’a jamais rien signifié dans le champ politique marocain. Certaines formations politiques en avaient usé, voire abusé. Juste pour la forme sans fond.
Quant au MP, il dit attendre le programme gouvernemental pour clarifier sa position. On serait plus tenté de parler de posture que d’autre chose dans ce cas d’espèce.
En définitive, pour ces deux formations comme pour celles hors-majorité, les cinq années à venir seront un bon exercice de survie. S’adapter aux évolutions ou disparaître dans l’involution !