DIAPO. REPORTAGE. BEN AHMED. DOUAR EL KHADDARIA. VOYAGE AU BOUT DU CALVAIRE

Samedi 25 septembre, autoroute Casa-Béni Mellal. Direction: Douar El Khaddaria, une localité perdue dans la commune de Sidi Abdelkrim, Ben Ahmed. L’accès à cette localité relève du parcours du combattant. Une piste rocailleuse de 3,5 Km parcourus difficilement en voiture, de quoi user les pneus les plus robustes. « Cela fait 7 ans que l’on attend le goudronnage de cette piste, en vain« , se plaint un chauffeur de pick-up, le regard sombre.

Pourtant, la région est connue pour avoir les terres les plus fertiles du Maroc. « La meilleure variété de petits pois au Maroc, c’est ici« , s’enorgueillit un habitant. « Des gens de différentes régions du royaume viennent chaque printemps au Souk de Sidi Abdelkrim pour s’approvisionner en pois potagers« , met-il en exergue.

 

 

 

La générosité de la terre des M’zab n’est pas à démontrer, pas plus d’ailleurs que celle de ses habitants. Simplement, rien ou presque n’est fait en amont pour valoriser le potentiel de cette région. Les enfants souffrent particulièrement de l’absence d’infrastructure routière. « À défaut d’école communale, ils sont obligés de parcourir 3,5 Km à pied sur une piste escarpée pour arriver à l’école« , se plaint un parent d’élève, ajoutant que « l’absence d’école communale et du transport scolaire sont la cause principale du décrochage scolaire« .

« De toutes les localités de la Commune de Sidi Abdelkrim, celle d’Al Khaddaria reste la plus démunie« , s’indigne  Abderrahim Abou El Faraj, conseiller communal (opposition). Le président du conseil de la commune rurale de Sidi Abdelkrim, qui vient d’être réélu sous l’étiquette du RNI, après avoir migré de l’Union constitutionnelle (UC), est nommément pointé de l’index.

Mais passons, car la ville de Ben Ahmed et la commune de Sidi Abdelkrim en particulier, n’a pas bénéficié des retombées du Plan Maroc Vert. La pénurie d’eau, l’absence de canaux d’irrigation, sont à l’origine du calvaire d’une population abandonnée à elle-même.

« Cela fait deux ans qu’une fontaine publique a été construite dans notre localité, elle est toujours inopérationnelle« , fait remarquer M. Abou El Faraj. « Les habitants sont contraints de se taper 2 kilomètres pour s’approvisionner en eau« , se désole-t-il.

Une désolation qui reste le maître-mot dans une région qui « mérite mieux », comme le dit le slogan du parti vainqueur du scrutin du 8 septembre, le RNI.

Espérons que cette promesse sera honorée sous le mandat du gouvernement Akhannouch.