La majorité gouvernementale est quasiment faite. Ce samedi 18 septembre, le conseil national du parti de l’Istiqlal s’est prononcé. Sans surprise, il a décidé que la formation des héritiers de Allal El Fassi a dit oui à l’offre du chef de gouvernement désigné.
Et voilà que Nizar Baraka, après avoir réussi à redorer le blason du parti de la Balance, tourne la page d’une traversée dans les rangs de l’opposition. On s’en rappelle, c’était au temps où Hamid Chabat tenait le gouvernail du parti et se posait comme grand rival de Abdelilah Benkirane. La séquence avait mal tournée et pour lui et pour le parti !
Bon, c’est maintenant de l’histoire ancienne.
Ce samedi, donc, Nizar Baraka, mandaté par le CN pour mener les négociations avec Aziz Akhannouch en vue de la constitution du prochain gouvernement, est content.
Tout comme Abdellatif Ouahbi 24 heures avant. En effet, vendredi le conseil national du Parti Authenticité et Modernité s’est prononcé, lui aussi, en faveur de la participation au prochain gouvernement. Et c’est le patron du parti qui se chargera de la négociation au nom du Tracteur.
Un petit détail qui vaut un revirement. C’est que le secrétaire général claironait qu’il ne pourrait se voir en ministre sous les ordres du patron d’un autre parti est bien parti pour être sous les ordres du président du RNI. Les commentateurs n’ont pas manqué l’occasion pour ressortir les vidéos. Comme tout politique, l’avocat Ouahbi trouvera certainement les arguments qu’il faut pour plaider sa cause. À commencer par : »Je n’ai rien demandé, c’est le parti qui m’a demandé ! ». Recevable !
Maintenant, et avant que la semaine ne soit pliée, l’on peut avancer que le chapitre de la formation de la majorité serait bel et bien plié.
Dans la foulée, la Rose aurait perdu ses pétales. En effet, tout porte à croire que l’USFP (35 députés) sous la conduite de Driss Lachgar, pourrait bien retrouver les travées de l’opposition. Bien que son premier secrétaire n’était pas assez clair ce dimanche 19 septembre.
En effet, Lachgar, lors du conseil national de la Rose, était évasif en indiquant que son parti n’aurait pas peur ni de la participation au gouvernement ni de rejoindre l’opposition. Ceci a un qualificatif en politique: être entre deux chaises, à défaut de disposer d’un canapé.
N’empêche, certains militants de l’Union socialiste tirent déjà sur le trio de tête en visant la tête de Ouahbi. Assez signifiant, pour emprunter à l’analyse linguistique du discours, quant aux lendemains qui pourraient déchanter !
Pour l’Epi et le Cheval, qui attendra verra.
Avec 269 députés, le trio de tête issu des résultats des échéances du 8 septembre est, arithmétiquement, à l’aise.
Restera, bien entendu, la prochaine séquence. Celle de se mettre d’accord sur l’architecture du prochain gouvernement et, phase tout aussi importante, la répartition des portefeuilles ministériels.
Sauf surprise, qui serait le fait de l’imprévisible, ça ne devrait pas être trop compliqué !