Les instances du PAM et de l’Istiqlal ont donné leur accord à leurs dirigeants pour participer à la prochaine équipe du chef du gouvernement désigné, Aziz Akhannouch. A eux trois le RNI, le PAM et le PI forment une majorité confortable avec 269 sièges sachant que la majorité absolue nécessite l’obtention de 198 voix sur les 395 que compte la chambre des représentants.
Pour une fois que les élections ont permis d’avoir un gouvernement ramassé certains veulent à tout prix le balkaniser pour reproduire le même scénario catastrophe des gouvernements Benkirane et EL Othmani. A moins de vouloir partager le gâteau l’USFP, le PPS, le MP et l’UC devraient être dans la camp de l’opposition.
Curieusement les dirigeants de tous ces partis ont déclaré qu’ils veulent participer au gouvernement comme s’ils voulaient vider l’hémicycle de toute opposition. Mieux encore certains de ces petits partis posent comme conditions pour y participer que d’autres formations soient exclues comme si sans leur apport en voix Akhannouch serait sans majorité.
C’est ainsi que le PAM veut que son ex-allié dans l’opposition, le PPS, soit au gouvernement et que l’USFP exige que le parti d’Abdellatif Ouahbi en soit exclu. C’est étonnant, les socialistes se comportent comme s’ils ont gagné les élections en affirmant que le scrutin de 8 septembre a consacré la nouvelle alternance prônée par l’USFP et a mis fin à la polarisation politique.
Il faut lire un éditorial, aussi bien dithyrambique que prétentieux, paru dans le journal Al Ittihad Al Ichtiraki pour comprendre l’état d’esprit des socialistes. L’article tire à boulets rouges sur le PAM, sans toutefois le citer nommément. Un parti qui, selon lui, avait commis un grand péché en se rapprochant du PJD quelque temps avant les élections. Du coup l’USFP qui n’a glané que 35 sièges aux législatives exige que le PAM qui en décroché plus que le double (86 sièges) soit exclu du gouvernement.
L’auteur souligne que la carte politique a changé après les élections avec la montée en puissance de plusieurs partis dont l’USFP qui a obtenu le double de ce qu’il avait décroché en 2016 tandis que les partis de la polarisation préfabriquée (PJD et PAM) ont fortement régressé.
Cette analyse de la scène politique devient vraiment irréaliste quand l’éditorialiste écrit sans sourciller que : « dans les pays où la démocratie est enracinée l’ambition d’un parti, qui cherche à diriger un gouvernement via les élections, tombe à l’eau quand l’opinion le classe à la deuxième place surtout s’il a choisi son allié avant les élections et vilipendé le parti qui est arrivé premier ».
Il y a de quoi perdre le nord ! Si au moins l’auteur de l’éditorial nous a donné un exemple d’un pays démocratique ou le parti qui est arrivé deuxième aux élections a été banni par l’opinion publique. C’est insensé tout comme le soutien du PAM à la participation au gouvernement de son ex-allié dans l’opposition, le PPS.
Mais espérons que l’homme d’affaires, Aziz Akhannouch, qui manie bien la calculette ne va pas tomber dans des considérations politico-politiciennes dans lesquelles veulent l’embourber les dirigeants de certains partis.