Le 11 septembre, des hommes armés et encagoulés s’attaquent à des transporteurs marocains sur la route de Didieni, 300 km de Bamako, laissant derrière eux deux victimes tragiques et un rescapé miraculé, dont le pronostic vital n’est pas engagé.
Didieni qui se trouve sur un axe sur lequel circulent énormément de marchandises est plutôt réputée pour les actes de banditisme. Or, il ne s’agit pas ici d’une opération de banditisme. Les hommes qui ont tué par balles les deux transporteurs marocains, samedi 11 septembre, n’ont touché ni à leur camion, ni à la marchandise. Par ailleurs, l’attaque n’a été revendiquée ni par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), ni par « l’État islamique dans le Grand Sahara » (EIGS), dont la proximité avec les services algériens n’est plus à démontrer.
Il faut donc balayer d’un revers de manche le mobile du vol, pour n’en retenir que la piste terroriste. Or, disions-nous plus haut, la « scène du crime » n’est pas réputée un fief terroriste, à l’instar de Gao, nord du Mali. Une plaque tournante du trafic des biens et des marchandises en provenance d’Europe et notamment du Maroc. Pas besoin donc d’être devin pour comprendre que c’est l’approvisionnement par le Maroc de l’Afrique en denrées alimentaires qui est visé et les camionneurs marocains étaient « le bouc émissaire idéal » pour concrétiser ce plan qui semblerait avoir été ourdi de main froide dans les coulisses glauques du DRS-DSS, dans la tentative désespérée de couper le Maroc de sa profondeur africaine. Il y a des signes qui ne trompent pas: la libération dernièrement de l’ex-patron du DRS, Mohamed Lamine Mediene, alias le général « Tewfik » (voir photo de couv’), et le rappel de l’ancien ministre de la défense, Khaled Nezzar, architecte de la sanglante guerre civile en Algérie avec son long cortèges de morts civils (250.000 victimes).
L’attaque du 11 septembre remet à l’esprit une tentative précédente des mêmes services algériens pour obstruer le trafic commercial vital via le passage terrestre d’El Guergarat, débloqué grâce à l’intervention salvatrice des Forces armées royales le 13 novembre 2021.
L’attaque du 11 septembre dégagerait un arrière-goût de revanche et viserait à déplacer la confrontation algéro-marocaine sur le théâtre malien, où l’activité interlope des barbouzes algériennes, dont le pays partage une frontière de 1300 kilomètres avec le Mali, n’est donc plus à démontrer.
Est-ce un hasard si les chefs qui se sont succédé à la tête d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi, dont l’ancêtre n’est autre que l’ex-« Groupe salafiste pour la prédication et le combat », GSPC, fabriqué dans les locaux du DRS algérien démantelé en 2016 par l’ex-raïs algérien Abdelaziz Bouteflika), sont tous de nationalité algérienne?
Mokhtar Belmokhtar, produit pur jus des services algériens, a été le premier chef d’AQMI à s’implanter hors d’Algérie dans les pays du Sahara et du Sahel, et principalement au Mali.
Est-ce encore un hasard si le terroriste algérien Abdelmalek Droukdel, tué en juin 2020 par les forces armées françaises, a été remplacé par un autre terroriste algérien, en l’occurrence Abou Oubaïda Youssef al-Annabi?
Mais passons, car Al-Qaïda a été démonétisée par Daech qui a surpassé cette dernière dans l’échelle de l’horreur. Là encore, il faut constater que l’émir de « l’État islamique dans le grand sahara », Walid Abou Adnane al-Sahraoui, de son vrai nom Lehbib Ould Ali Ould Saïd Ould Joumani, n’est autre qu’un ancien élément de la soi-disant « armée sahraouie ».
Qui protégerait alors ce terroriste déclaré « ennemi numéro 1 au Sahel » par l’Europe et les États-Unis, lesquels promettent cinq millions de dollars pour des informations permettant de l’identifier ou de le localiser?
Passons sur cet autre groupe terroriste dit « Ansar Eddine » (Partisans de l’Islam) dont l’émir, Iyad Ag Ghali, un chef de guerre touareg et un djihadiste malien, fidèle habitué de la région du Hoggar, massif montagneux situé au coeur du Sahara algérien, où il avait coutume de rencontrer l’ancien chef du « polisario », Mohamed Abdelaziz. Est-ce fortuit si, en 2013, cet émir avait failli prendre le contrôle de la capitale malienne, Bamako? Il n’en a été délogé que suite à l’intervention militaire française au Mali, connue sous le nom de code « Serval ».
Voyez, les indices de la compromission des services algériens avec la nébuleuse terroriste s’activant au Mali sont légion, mais revenons à notre thèse de départ. Question inévitable: À qui profite l’attaque du 11 septembre contre les camionneurs marocains? Certainement à Alger, qui est très irritée par le trafic florissant du Maroc à l’échelle de l’Afrique de l’Ouest. Faute de pouvoir de mener la bataille sur le front économique, la junte serait tentée de jouer la carte des jihadistes dans le dessin de terroriser les transporteurs marocains.
Voici le mobile caché d’un acte terroriste qui ne devrait pas passer impunément.