Disons-le tout de go: Aziz Akhannouch a réussi là où ont échoué d’autres, bien d’autres, sur lesquels « le peuple de gauche » avait fondé de grands et néanmoins vains espoirs. Faire tomber les islamistes du haut de leur piédestal. On ne dirige pas un pays avec un chapelet à la main. On ne s’autorise pas à faire la morale quand on a « des cadavres dans le placard« . On ne s’improvise pas « capitaine » quand, à la première tempête, on se couche et on ne se bat pas jusqu’au dernier souffle pour sauver autrui. On ne fait pas campagne en poésie et on gouverne en prose. Et après tout cela, qu’on ne vienne surtout pas jouer la sérénade populiste, de surcroît usée, du « riche et du pauvre« .
Misérabilisme, quand (tu) les tiens!
Oui, Aziz Akhannouch est un richissime homme d’affaires. Oui, il pèse 2 milliards de dollars, selon Forbes. Oui, il est à la tête de la tentaculaire holding Akwa Group, opérant dans les hydrocarbures, l’immobilier… Oui, il est à la tête d’un parti connu pour rallier des technocrates et des notables… Oui, mais quel « mal » y a-t-il à être riche, ou même rouler sur l’or, baigner dans la soie… quand on se réveille à la pointe du jour avec l’envie de se surpasser « Agharas… Agharas« , on bosse matin et soir, on passe des nuits blanches à l’abri d’une lumière tamisée (pas celle du PJD, en tout cas!), éplucher des dossiers, agiter des idées pour fabriquer ces lendemains qui chantent? Devrions-nous être « égaux » devant la pauvreté?
De la paille et de la poutre…
C’est le comble du populisme et de l’hypocrisie que de contester chez autrui ce que l’on revendique pour soi-même. Pourquoi certains veulent-ils bien ouvrir un oeil sur la fortune d’Akhannouch et fermer l’autre sur d’autres, ceux-là champions de la rente politique, qui -la vache!- tétaient jusqu’au sang les mamelons sans pour autant ramener à « l’étable » ne serait-ce qu’un fétu de foin? Pas un seul investisseur digne de ce nom pour faire du chiffre, créer des postes d’emploi pour cette jeunesse livrée en proie à l’incurie? Pas l’ombre d’une idée, à plus forte raison -c’est trop leur demander!- un plan pour tirer la croissance vers le haut, créer de la valeur ajoutée… Certains disent que les islamistes ne savent pas créer de la richesse mais savent la distribuer. Mais les nôtres qui son restés dix ans dans la gestion des affaires publiques n’ont su ni la créer ni la distribuer!!
Oui, Akhannouch a des « défauts » mais c’est une erreur que de voir la paille dans l’oeil de son voisin et ne pas voir la poutre qui est dans le sien. Le siège immense et luxueux du PJD en cours de construction dans le quartier huppé de Rabat, Hay-Ryad, les mercedes dernier cri, les relookings, les scandales de moeurs à répétition… Le « fqih » de l’aube et sa dulcinée dont on attendait la baraka sont entrés dans la mosquée avec leurs babouches…
L’incroyable démission…
Passons, car il y a grave! Au-delà des polémiques creuses et des radotages sur la fortune des uns et des autres, il y a eu aussi et surtout cette inacceptable démission des islamistes par rapport aux causes sacrées du pays, à leur tête l’intégrité territoriale du pays. On n’a pas vu les « frères » jeter leurs forces dans la « mère des batailles » de la même manière qu’ils l’ont fait quand certains d’entre eux s’affichaient à travers les télés des Mollahs iraniens, et leur bras armé le Hezbollah -qui entraîne le polisario à la « guerre des tunnels » contre nos valeureux soldats!-, agitant la fibre palestinienne et distillant leur venin sur leur propre pays, dont le « délit« , semble-t-il, est d’avoir rétabli ses relations avec Israël? Peut-on être plus palestiniens que les palestiniens eux-mêmes qui s’assoient déjà à la même table avec les Israéliens pour discuter et négocier une issue à leur différend? Qu’ont-ils réellement fait pour la cause palestinienne, en dehors des manifestations du dimanche et des slogans arborés à tout vent ?!
Passons, car là n’est pas la question. Qu’ont fait concrètement les « agitateurs professionnels » quand leur pays était confronté à l’Espagne, l’Allemagne, l’affaire « Pegasus » en France, sans parler d’un régime militaire algérien biberonné à la haine anti-marocaine et qui n’en a jamais raté une pour tenter de (nous) mettre des bâtons dans les jambes? Pas un seul mot, a fortiori des actes, qui puissent justifier cette appartenance commune à notre pays bien-aimé dont le « tort » est de vouloir simplement avancer pour rejoindre le peloton des pays avancés…
Le grand chelem électoral…
Passons encore sur cette tentative mesquine de mettre en question la crédibilité des élections générales du 8 septembre, le bon sens voulait que le PJD fasse preuve d’humilité et reconnaisse sa défaite retentissante, de surcroît méritée.
Non, messieurs, le RNI a gagné haut les mains! C’est le grand chelem électoral (Législatives, communales et régionales). Le ras-de-marée bleu. Et la seule « excuse » qu’on puisse « imputer » à son architecte, M. Aziz Akhannouch, est d’avoir investi là où d’autres ont reculé… lâchement reculé. Oui, M. Akhannouch a investi le terrain, il est allé voir et parler aux citoyens, identifier leurs besoins, leur expliquer son programme, leur offrir l’alternative, des solutions à la problématique de l’enseignement, de l’inemploi, de la sécurité sociale…
Du travail, beaucoup de travail… c’est tout le « mal » qu’on souhaite au RNI
Le chantier est immense, les attentes, aussi. M. Akhannouch n’a certes pas la recette miracle, mais il est « l’homme de la situation« . Il est entouré de compétences (« technocrates », disent-ils!) pour contribuer à la réalisation de cette aspiration commune au changement.
Loin de nous l’idée de jeter des fleurs à qui que ce soit, le RNI comme tout autre parti nous trouvera au détour si jamais il faillirait à ses promesses.
Du travail, beaucoup de travail… C’est tout le « mal » qu’on souhaiterait à ce parti.