Air de fronde à l’état-major du PJD, qui s’est réveillé jeudi sur une débâcle électorale tonitruante. Et le meneur de ce qu’il a tout l’air d’une fronde, n’est autre que le fracassant Abdelilah Benkirane, ancien chef du parti islamiste et du gouvernement.
« En tant que membre au Conseil national du Parti justice et développement, eu égard à mon statut d’ex-SG du même parti, et après la défaite douloureuse essuyée par notre parti aux législatives du 8 septembre, le secrétaire général (El Othmani) doit prendre ses responsabilités et démissionner de la présidence du parti« , s’est-il empressé d’écrire ce matin sur son compte Facebook (voir ci-contre son post).
En termes plus clairs, Benkirane réclame la tête de son éternel rival El Othmani en lui faisant prendre la responsabilité de l’échec électoral retentissant du PJD, sans toutefois évoquer la sienne propre dans cette débâcle pourtant attendue en raison de la politique impopulaire et anti-sociale qu’il a lui-même initiée lors de sa mandature (29 novembre 2011 au 5 avril 2017).
En demandant aujourd’hui la tête de son « frère ennemi » El Othmani, il est clair que Benkirane veut reprendre les commandes du PJD, arguant de l’intérêt du parti et… celui de la « patrie », dont il s’est servi et continue de s’en servir sans sourciller.
La sortie de Benkirane excipe d’un opportunisme flagrant, celui-là même qui précipité le parti au bord du gouffre.