Scène politique. Le jeu des ombres (XXIV). Couvrez ces visages que je ne saurais voir !

Des vertes, des pas mûres et des mutantes. A suivre la campagne électorale, il y aurait plusieurs partis dans un seul parti. À en croire certaines voix, chaque candidat aurait choisi sa propre voie. À telle enseigne que les voix officielles de certaines formations politiques seraient inaudibles.

En effet, il y a comme une cacophonie où chacun, du haut de ses affiches et ses vidéos sur les réseaux socio-électoraux, y va de son propre couplet. A croire que chaque candidat est un parti à part. D’ores et déjà, la décentralisation partisane aurait pris le pouvoir. Ou, tout au moins, serait en marche vers sa prise. Et ça travaille grave dans les marges. Les « dérapages » ne manquent pas non plus. Qui plus est rien, absolument rien, ne justifie. D’ailleurs, et c’est une évidence, l’explication après coup ne vaut rien quand le coup est parti. La seule explication qui vaille est qu’il y a une incohérence totale dans certains discours.

Il est vrai que les partis politiques ont fait de l’effort pour présenter de « nouveaux visages ». Tout comme on ne peut que saluer le fait qu’ils sont allés « recruter », même si c’est parfois à l’emporte-pièce, des « compétences ». Encore faut-il que les nouvelles recrues leur « ressemblent », partagent leur « vision », puissent être capables d’intégrer leur orchestre pour qu’on ait la symphonie promise !

Ces remarques valent autant pour le fond exprimé que pour les formes de ses déclinaisons. Et là, il y à boire et à manger. Même si cela provoque des spasmes de l’indigestion.

Sur ce front, des affiches affichées sur Facebook interpellent, imposent l’interrogation, invitent à la réflexion. Notamment, sur le plan visuel. En voilà des candidates sans visages. On a l’homme, en « meneur » de la liste, qu’on reconnaît par sa photo. Et puis, autour, on a des noms de femmes dont on est censé deviner les visages. Cela serait pareil (Que Molière m’en excuse) à du « Couvrez ces visages que je ne saurais voir ! ». Car, disait Tartuffe, « Par de pareils objets les âmes sont blessées. Et cela fait venir de coupables pensées ».

Le hic, maintenant, est que Tartuffe est en train de gagner du terrain.

Même là où on ne les attendait pas, des tartufferies, il y en a un peu partout !