Scène politique. Le jeu des ombres (XXIII). Les élections, une histoire de familles…

Au moment où les forces vives du pays se battent pour le pays, certaines forces aux desseins diverses et diversifiés s’activeraient pour dessiner des auréoles à des « étoiles » familiales. Qu’ils s’efforcent de rendre « montantes ». Serait-ce le prémisse de nouvelles filiations dans la sphère politico-publique.

On a déjà vu l’époux et l’épouse, main dans la main, sous la coupole. En couple parlementaire auquel ne manquait que les prises de photos pour fixer, à jamais, l’affinité congénitale. On en a eu droit. Sous des regards plutôt amusés. Sous l’angle d’un simple fait médiatique. Au fond, il fallait y prêter plus d’attention, loin de prendre la « chose » pour un simple fait divers. Voire d’hiver passager ! Cru, cruellement, éphémère. Les analystes auraient dû prendre cette « hérésie » (loin de la toile de fond relevant de la Morale) politique qui risquait d’en cacher d’autres. À défaut, empruntant les raccourcis, il y a eu de la « rigolade » autour.

Cette « séquence » n’était pas la seule dans l’histoire politique du pays. Si l’on pouvait composer avec le principe de l’entreprise familiale qui s’hérite par filiation ou qu’on « filialise » pour ne pas créer de confrontations entre les héritières et les héritiers, on était loin de penser que certains pouvaient « dupliquer » la formule aux formations politiques.

On a déjà vu un parti tomber dans l’escarcelle d’héritage de son fils. Cela a été « gobé » sur la base d’un supposé principe de « passage de témoins ». Et dans la foulée, les co-partisans n’ont eu d’autre choix que d’entériner le choix du « Zaïm ». Pas de recours aux urnes, l’applaudimètre suffit !

Le constat: Voilà que le temps des rejetons est arrivé, nous prenant presque au dépourvu. Et pourtant ! Ce sont ceux-là mêmes qui débitent les leçons à nous autres « disciplinés disciples » sur le mérite, l’implication, le dévouement, la conviction, la foi, le militantisme, le travail au sein des structures avec acharnement, amour et abnégation qui se détournent les premiers de la Leçon première !

On le savait, mais on avait cru qu’on n’allait plus nous resservir ce plat. Non, ils ont décidé de nous dire: « Revoici, revoilà le plat ! Et c’est à prendre ou à laisser ».

Un pied de nez ? C’en est un face à celles et à ceux qui avaient la faiblesse de croire aux critères de la compétence, du parcours et   autres « beaux » slogans qui meublent les discours.

Et si ce n’est pas la « fille de » ou le « fils de », ça peut être une cousine ou un cousin, un neveu ou une nièce, voire un beau-parent ! »

« Positionnement bien ordonné commence par les proches’, pour paraphraser un certain adage !

Du coup, qu’on ne vienne pas s’interroger, à l’infini, sur  la désaffection ambiante. Certes, cette histoire de rendre un parti une vitrine de la famille n’est pas l’unique raison de l’état des lieux, mais elle l’exacerbe.

D’ailleurs, il suffit d’en parler à certaines militantes et à certains militants pour s’en convaincre. Elles et ils vous sortiront des récits à n’en pas finir. Et des plus improbables !

Tout en se gardant de présenter des cas comme une règle générale et généralisée, les élections 2021, nous donnent deux exemples patents: deux enfants de leurs papas leaders qui font irruption dans les listes du PJD et de l’USFP, Abdelilah Benkirane et Driss Lachgar pour les nommer.

Elles ne sont certainement pas les seules, mais leurs montées brusques au filet peuvent être considérées comme des indicateurs de la reproduction forcée de l’élite à la sauce marocaine.

Or, si le coup ne tient pas cette fois, le « Positionnement » pour l’après est déjà un acquis en soi. Il servira dans le CV. Les mots de Jacques Brel dans « Fils de  » ne serviraient pas, dans ce cas d’espèce, pour rêver autrement au meilleur ! Encore moins toute la littérature belge sur « la politique, une histoire de familles ».

Ceci dit, il n’est question guère de « confisquer » le droit des unes et des uns de s’engager dans l’action politique voire de se retrouver dans des postes de décision. Mais, le principe à respecter est que ce soit sur la base du mérite et non de la descendance !

Ni moins, ni plus !