Scène politique. Le jeu des ombres (XXII). Les candidats dégainent !

Mollement, elle commence. Ils ont tellement couru qu’ils fatiguent le jour « J ». Ce jeudi 26 août a commencé, officiellement, la campagne électorale pour les échéances du 8 septembre. En toile de fond, il y a tout le dispositif préventif tendant à éviter la propagation de la pandémie.

Du coup, on savait que les candidates et les candidats, ces derniers surtout, n’auraient pas les coudées franches pour nous faire les grandes démonstrations de leur capacité à « rassembler » du monde, encore moins donner libre cours à leurs cortèges de voitures ou inviter du monde sous les tentes caïdales. Aussi, pas moyen de recourir aux bendirs et aux dkaykeya pour attirer l’attention.

On s’attendait, dès lors, à ce qu’ils fassent preuve d’innovation et de créativité, notamment sur le plan digital. Ils en parlent tellement qu’on a fini par croire qu’ils en maîtrisent les ficelles.

Or, à ce niveau, c’est naturellement qu’ils ont envahi la toile des réseaux sociaux, devenus des tuyaux électoraux pour la circonstance. Il y en a même qui ont promis, dès les premières heures, des feuilletons de l’instantané de leurs campagnes.

J’en cite pour exemple ce candidat qui a « migré » d’Errachidia vers Midelt, lui qui « assurait » la présidence de la Région Drâa-Tafilalet, dont l’un des rares faits d’armes restés dans les mémoires est la fameuse flotte des 4×4.

Dans un salon, on le voit entouré de sa team de campagne. Pour tout travail de mise en bouche, on apprend que ce moment intervient juste avant la première sortie sur le terrain. Via un post, sans illustration, il nous apprend, après, le nombre de véhicules et le respect d’une distance d’au moins 60 mètres entre les voitures composant le cortège.

En revanche, il ne nous dit pas le fond de sa pensée, encore moins ce qu’il compte « dire » aux prospects électeurs.

Peut-être qu’il se dit qu’il n’a pas besoin des détails. Ne serait-ce que du fait qu’il est connu, sachant qu’il était aussi ministre. Et que, ipso facto, son « image » greffée à celle de sa chapelle partisane suffit pour convaincre le public.

Scénario bâclé, mise en scène ratée. C’est rappé, il fallait zapper !

Vue d’ensemble !

Sur les chaînes de télévision, les représentants de certaines formations politiques continuent de défiler. Ils ânonnent presque en lisant. À croire qu’ils découvrent les pages devant leurs yeux. On sent qu’ils n’y croient guère. Tel un devoir dont ils ne veulent pas, ils se font violence cathodique.

Ceci pour le packaging discursif, quant au contenu, vaut mieux ne pas trop s’y arrêter. Des phrases sans lien. On débite presque un assemblage de revues de presse et des attentes connues des citoyennes et des citoyens. On dit au public ce qu’il a envie d’entendre. Dans ce chapitre, on retrouve quasiment le même paradigme.

Aucune logique ne semble présider à la prise d’une parole censée séduire. De l’insensé sans densité « sémantique », pour ainsi résumer.

Dans la foulée, on se perd dans les conjectures. On ne sait pas si, désolé Soren Kierkegaard, on pourrait parler du journal d’un candidat comme séducteur. Ou si, le passif comparé aux promesses anciennes notamment pour ceux qui voudraient rempiler, du candidat comme menteur, pour paraphraser un certain Guido Almansi.

Pourvu qu’ils nous surprennent d’ici le 7 septembre !