Scène politique. Le jeu des ombres IV (Par Abdelhadi Gadi)

Par Abdelhadi Gadi

De la communication à la sauce locale.

Dimanche 1er août a été enclenché, officiellement, le défilé communicationnel en prévision de l’échéance des Législatives du 8 septembre. 

Il y a quelques semaines, on a assisté à la répartition du temps médiatique, notamment télévisuel, entre les différentes formations politiques.

On s’en souvient, tout le monde a applaudi la séquence. Comme s’il s’agissait d’un exploit. Alors même qu’il est question d’un détail technique, régi par le dispositif légal.

Retour au dimanche.

Comme il fallait s’y attendre,   ce sont les patrons des partis qui prennent la parole.

Or, à ce niveau, l’impression qui se dégage est qu’il n’y a pas réellement un changement syntagmatique dans la prise de parole politique. Du coup, le changement de paradigme serait encore à espérer.

Sans nommer dans les détails, il y aurait deux tendances dans cette prise de parole. À savoir, un discours qui se veut offensif  contre l’état des lieux, un autre défensif qui attaque en se disant attaqué et, entre les deux, une forme d’offensivité se voulant inscrite dans un avenir en devenir.

Mais, il ne s’agirait que de nuances discursives.

La classe politique, vraisemblablement, reste prisonnière de son langage d’antan. À part, bien entendu, une certaine terminologie qui s’est imposée d’elle-même depuis pratiquement deux années (pandémie et ce qui s’ensuit comme si on voulait chercher des excuses dès à présent !)

Or, encore une fois, l’impression qui se dégage est qu’on ne cible pas assez le public à qui on s’adresse. Par induction, il y a un vrai risque de se tromper et de cible et d’adresse. Encore une fois. À moins que les natifs des deux, voire des trois, dernières décennies n’intéressent pas les acteurs politiques. Quand bien même, au détour d’une phrase ou deux, on en « parle ».

Et puis, il y a le « ton » adopté. Un ton qui passe de l’apaisé au colérique. En termes de réception, ça ne passe guère. Cela fait, en somme, cacophonique. Résultat ? Peine perdue !

Ceci dit, l’idée n’est pas de chercher la « méthode » qui ferait mouche, mais le fond à même de convaincre l’électorat pour se déplacer aux urnes. Lequel fond est l’ensemble des réponses, priorisées, aux attentes des citoyens. Sans plus. Sans moins.

Si les partis sont convaincus de ce qu’ils avancent, ils pourront convaincre.

La règle est simple: « Ne peut convaincre celui qui n’est pas convaincu « .

Aristote en avait parlé dans la Rhétorique !

Les « Guides » pourraient aider, mais ils ne sont pas la « potion magique ».